Une sixième saison qui s’achève, et un nouveau record pour L’Amour est dans le pré. Avec 6,5 millions de téléspectateurs et 27,1% de part d’audience, le dernier épisode de la saison, qui faisait le point sur les histoires d’amour nées - ou pas - du cru 2011, a écrasé la concurrence lundi soir.
Pourquoi ce programme qui met en scène le monde agricole, une frange de la population de plus en plus réduite, est-il si fédérateur ? La réponse en cinq actes.
Ca fait voyager.L’Amour est dans le pré, ça n’est pas que des agriculteurs célibataires qui cherchent désespérément l’amour. C’est aussi, surtout en cette sixième saison, de beaux paysages, bien filmés, et très présents. Si bien que le casting des agriculteurs n’est pas sans donner envie au citadin, bien installé devant sa télé, de changer de vie pour élever des chèvres. Céline, éleveuse de brebis laitières dans les Pyrénées atlantiques, Benoît, éleveur de vaches laitières dans les Vosges, Raymond, éleveur de bovins et chevaux dans l’Ariège, mais aussi Alexis, viticulteur sur la paradisiaque île de Porquerolles, dans le Var : une sélection de lieux de vacances potentiels pour le téléspectateur. Mais aussi des personnages bien différents de l’image souvent négative véhiculée autour des exploitants agricoles, dont on parle le plus souvent lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés économiques.
Les différents portraits ressemblaient à des cartes postales :
Des moments cultes. A chaque saison ses répliques - et ses personnages - cultes. Cette année n’a pas dérogé à la règle. Et Jean-Michel, l’éternel amoureux éleveur de vaches laitières dans l’Indre-et-Loire, est sorti du lot. Fou amoureux de la jolie Nathalie, ce sont finalement ses chèvres, et non lui, qui ont réussi à la séduire. "J’avoue que j’ai mal géré mon enthousiasme pour les chèvres", a ainsi lancé face caméra la prétendante. Une phrase qui n'a pas manqué de marquer les esprits…
Autre "héros" de la saison : Jean-Claude, dit "Jojo". Un rien goujat, et ne sachant pas choisir entre ses prétendantes, il a d’abord ouvertement opté pour un "plan à trois". Avant de choisir, par défaut, Maud, celle qui ne le repoussait pas. D’où des moments cultes, lorsque la jeune femme réclamait désespérément son attention, sans jamais l’obtenir. Des situations comiques, souvent touchantes, qui alimentent à foison les réseaux sociaux, - en particulier Twitter - pendant la diffusion de l’émission.
Un suivi d’année en année. Six saisons, 25 relations sérieuses, et neuf bébés. C’est très certainement l'un des ingrédients de la réussite. Car l’avantage du concept est que la chaîne peut continuer à suivre les histoires d'amour des uns et des autres, et faire le point de temps, s'attirant ainsi de belles audiences. Ce fut le cas lundi soir, car le dernier épisode de la saison 6 était suivi de L’Amour est dans le pré, que sont-ils devenus ? Un programme suivi par 27% du public en 2e partie de soirée.
Karine Lemarchand, le bon choix. Depuis l’année dernière, Karine Lemarchand, l’ex-présentatrice des Maternelles sur France 5, est l’animatrice du concept, succédant à Véronique Mounier et Alessandra Sublet. Proche des participants, tout en étant un peu séductrice, elle trouve le bon ton. Par exemple, lors du portrait du "cowboy" taciturne Fabien, elle a su lui "tirer les vers du nez" et trouver ses failles.
Une profession, et un mode de vie. Si le programme marche, c’est aussi que le métier d’agriculteur s’adapte parfaitement. Il a l’avantage d’être une profession, mais aussi un mode de vie, que les prétendants et prétendantes ont l’obligation d’adopter. La preuve : lorsque la chaîne a voulu diffuser un programme dérivé du concept, qui proposait aux mères célibataires de trouver un compagnon, le concept a moins séduit. Les deux saisons de Maman cherche l’amour n’ont attiré au maximum que 17% du public.
A bien y réfléchir, le concept aurait bien du mal à fonctionner avec d'autres métiers. Des cadres très occupés et célibataires par manque de temps ? De quoi attirer les prétendants et prétendantes uniquement par l’argent, sans forcément parvenir à toucher le public. Et des fils à maman incapables de quitter le nid ? Ah oui, TF1 le fait déjà avec Qui veut épouser mon fils ?