Une vidéo, qui montre le sénateur très remonté contre le journaliste, fait le buzz.
"Salaud, va! (…) Larbin. Arrête, ça me dégoûte!". C’est par ces mots que le sénateur de l’Essonne Jean-Luc Mélenchon traite le journaliste David Pujadas dans une vidéo extraite d’un documentaire prochainement mis en vente.
Dans cet extrait du documentaire "Fin de concession" de Pierre Carles, Jean-Luc Mélenchon réagit à une séquence du journal de 20 heures datant de 2009 dans laquelle David Pujadas interroge Xavier Mathieu, leader CGT des "Conti" de Clairoix. L’usine de pneu a fermé début 2010 après des mois de conflit social mouvementé.
Ecoutant les questions posées "est-ce que ça ne va pas trop loin?", "est-ce que vous regrettez ces violences?", "pour vous la fin justifie les moyens?", le président du Parti de gauche lâche : "salaud, va!", suivi de "larbin. Arrête, ça me dégoûte!".
France Télévision s’indigne
La direction des rédactions de France Télévisions a dénoncé des "propos insultants" à l'égard de David Pujadas, estimant qu'ils "portent atteinte à l'honneur et à l'intégrité professionnelle" de tous les journalistes du groupe public.
"Les critiques comme la contradiction nourrissent le débat démocratique, pas l'anathème. Nous rappelons que Xavier Mathieu a pu s'exprimer dans le cadre du 20 heures en répondant aux questions de David Pujadas ce qui démontre que France 2 comme toutes les chaînes du service public tient aux principes du pluralisme et de l'équité", poursuit le communiqué de la télévision publique.
Mélenchon, en lutte contre les médias
Cet accrochage entre un politique et une chaine de télévision n’est pas sans rappeler la récente polémique lancée par Arnaud Montebourg, qui a traité TF1 de “chaine délinquante“. Mais Jean-Luc Mélenchon reste le spécialiste de la critique des médias. En mars 2010, il s’en était déjà pris à un étudiant en école de journalisme venu l’interroger. C’est donc très logiquement que l'eurodéputé dénonce dans le documentaire de Pierre Carles que les journalistes soient devenus "les laquais" des "puissants".
Une critique que le sénateur développe plus en longueur dans son prochain livre, intitulé "Qu'ils s'en aillent tous!". Il y dénonce "les valeurs dominantes du spectacle médiatique", "le sanglant, la méfiance de l'autre, le dégoût de soi" et explique qu'il entend "libérer les médias", jugeant que "rares sont les journalistes libres de s'émanciper".