"Mon premier sentiment, c’est que c’est une interview assez riche d’enseignements", a commenté mercredi sur Europe 1 David Pujadas, au lendemain de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy sur TF1, France 2 et Canal plus. "C’était assez plaisant à faire", a-t-il jugé.
De nombreuses piques
Pourtant, le président de la République est loin d’avoir ménagé les journalistes qui l’ont interviewé. Commentaires sur leur travail, questions directes posées aux intervieweurs : rien n’a été épargné à Claire Chazal, Michel Denisot, et David Pujadas.
Ecoutez ce florilège des piques du président aux journalistes :
Malgré tout, David Pujadas ne s’est pas senti attaqué. "Il a toujours essayé de nous déstabiliser, il a posé une question à un moment donné à Claire Chazal, il s’est amusé à poser une question à Michel Denisot, mais c’est une technique sarkozienne", considère le présentateur du 20 heures de France 2, qui avait interviewé le président seul à seul en juillet dernier.
"Il est à l’aise dans l’exercice, même s’il a dix minutes un quart d’heure cette fois à rentrer dans l’émission", a-t-il commenté, parlant de Nicolas Sarkozy comme d’un "diesel".
Un président "ouvert"
David Pujadas a eu l’impression d’un dialogue "ouvert". "Il y a plusieurs Nicolas Sarkozy, parfois il est un peu fermé (…) Là il était assez ouvert à une interview de type conversation".
Ecoutez-le :
Un président dont on peut deviner l’attitude, selon le journaliste, avant-même l’interview : "on perçoit ça juste avant l’émission, il arrive 3, 4, 5 minutes avant, il s’assoit, parfois c’est silencieux, là nous avons échangé quelques mots", dévoile-t-il. "Mais bien sûr, il y a des moments de tension, c’est normal".
Pas de regret
Interrogé par Jean-Marc Morandini sur son regret ou non de ne pas avoir pu poser toutes les questions qu’il désirait, le journaliste a considéré que "les questions ont toutes été là, le problème ce sont les réponses qui manquent (…) Ca c’est un jeu du chat et de la souris".
Il a également tenu à préciser que les questions n’avaient pas été fournies au président, même s’il connaissait les thèmes et le déroulé de l’émission. "On s’était réunis le matin même avec Claire Chazal et Michel Denisot sur le cheminement, sur l’ordre des thèmes. On essaie de le dire à l’Elysee pour éviter qu’il parte sur la réforme fiscale alors qu’on parle du remaniement". "Il a parlé des roms, il n’en avait jamais parlé avant", note le journaliste.
Quant à son entente avec ses confrères, il est resté solidaire sur le sujet : "honnêtement j’ai trouvé ça pas mal, on était sur des registres différents (…) Même si on a plus de plaisir et de facilité quand on est seul, parce qu’on sait ce qu’on va relancer".