"Il est évident que ce n’est pas le moment le plus agréable de ma carrière", a reconnu, mardi matin sur Europe 1, Audrey Pulvar dont l’émission quotidienne sur i-Télé vient d’être suspendue. Sa direction a estimé, lundi, que la candidature de son compagnon Arnaud Montebourg aux primaires du PS pour la présidentielle de 2012, n’était pas compatible avec les interviews qu’elle réalisait.
"Je ne suis pas suspendue des effectifs d’i-Télé"
La journaliste qui conserve en revanche sa tranche d'information, tous les matins sur France Inter, assure "comprendre" et "respecter" la décision de sa direction, même si elle espérait pouvoir "continuer encore quelque temps". "Je ne voulais mettre en difficulté aucune de mes rédactions (…). Maintenant, l’émission est suspendue, mais je ne suis pas suspendue des effectifs d’i-Télé et nous réfléchissons à autre chose", a-t-elle souligné, au micro de Marc-Olivier Fogiel.
"Il n’a pas écarté l’idée de quitter un jour la vie politique"
Côté privé, "Arnaud Montebourg et moi-même avons longuement parlé de ces questions. Il n’a pas écarté l’idée de quitter un jour la vie politique pour que, moi, je puisse exercer pleinement ma profession, sans avoir à subir ce genre de soupçons. Mais il était évident qu’il était dans une phase où il m’était difficile de lui dire d’attendre un peu", a ajouté la journaliste ironisant : "Et puis ma carrière journalistique n’est pas finie ! (...) Vous voyez je suis vraiment dans une situation impossible. J'en suis réduite à souhaiter la défaite de mon compagnon. C'est vraiment une situation cornélienne"
Lundi soir, sur Canal+, Arnaud Montebourg a regretté la décision d'i-Télé. "Audrey et moi, nous sommes très tristes de cette décision. C'est une très grande professionnelle en dehors du fait qu'elle est une femme extraordinaire", a-t-il déclaré lors du Grand Journal.
"Le principal défaut d'Audrey Pulvar"
"J'ai compris que j'étais le principal défaut d'Audrey Pulvar", a-t-il conclu dans un sourire, en allusion à l'une de ses sorties pendant la campagne présidentielle de 2007. Alors porte-parole de la candidate socialiste, Ségolène Royal, il avait estimé qu'elle n'avait qu'un seul défaut, son compagnon, François Hollande, premier secrétaire du PS à l'époque.
Ce n'est pas la première fois que la compagne d'un homme politique se voit ainsi contrainte de sacrifier sa carrière sur l'autel du conflit d'intérêt. Début 2007, Béatrice Schönberg avait dû abandonner la présentation du journal de 20h00 sur France 2 en raison de sa relation avec Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Cohésion sociale. Dix ans plus tôt, Anne Sinclair avait volontairement cessé de présenter l'émission politique hebdomadaire Sept sur Sept lorsque son mari, Dominique Strauss-Kahn, était devenu ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement de Lionel Jospin.