Les heureux élus. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a fait son choix. Après avoir examiné les 12 candidatures déposées pour la présidence de Radio France, l'autorité a pré-sélectionné six candidats au poste, dont les noms ont été rendus publics mercredi. Ces prétendants seront bientôt auditionnés à huis clos par les neuf membres du collège du CSA, qui désigneront le 7 mars le futur patron des radios publiques. A noter que la candidature de l'humoriste Stéphane Guillon n'a pas été retenue...
>> Europe1.fr passe en revue les candidats :
• Jean-Luc Hees, le sortant. Nommé par Nicolas Sarkozy en 2009, l'actuel président de Radio France a choisi de se porter candidat à sa propre succession. Son bilan à la tête de la maison ronde est mitigé. S'il peut se prévaloir de la relance de France Bleu ou de l'avancement de la rénovation de la Maison de la radio, il laisse en difficulté deux stations phares, France Inter et France Info. Par ailleurs, le chantier du numérique reste immense et la situation sociale est "désastreuse", affirme la secrétaire du Syndicat national des journalistes (SNJ) de Radio France dans une tribune publiée mardi sur Le Plus. Obstacle supplémentaire : s'il est reconduit, Jean-Luc Hees, 62 ans, atteindra en août 2016 la limite d'âge fixée pour la fonction.
• Martin Ajdari, le gestionnaire. Cet énarque de 45 ans connaît très bien les arcanes de l'audiovisuel public : passé par Radio France Internationale, il a été directeur général délégué de Radio France de 2004 à 2009, et occupe aujourd'hui le poste de secrétaire général de France Télévisions. Martin Ajdari, qui est également passé par le cabinet de Laurent Fabius à Bercy en 2000, peut compter sur des soutiens au sein du gouvernement. Sa réputation de gestionnaire rigoureux, dans un contexte budgétaire difficile pour l'audiovisuel public, pourrait aussi bien jouer en sa faveur que se retourner contre lui, dans un contexte social tout aussi tendu.
• Anne Brucy, la journaliste. A 56 ans, Anne Brucy peut faire valoir sa grande expérience de l'audiovisuel public. Celle qui a été directrice du réseau France Bleu, de France 3 Nord et de la communication de France 3 a été chargée par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, d'une mission sur l'avenir de l'offre régionale de France 3, dont elle rendra ses conclusions en avril. Soit quelques semaines avant le début du nouveau mandat à la tête de Radio France…
• Anne Durupty, l'outsider. Énarque, âgée de 59 ans, Anne Durupty connaît bien, elle aussi, le monde de l'audiovisuel. Après avoir occupé différentes responsabilités à France 3, elle a été directrice générale du CSA et directrice générale adjointe du Centre national de la cinématographie (CNC). Actuellement directrice générale d'Arte France, elle peut afficher un solide bilan à la tête de la chaîne franco-allemande, dont la part d'audience a progressé de 30% depuis son arrivée, en mars 2011.
• Mathieu Gallet, la révélation. A 37 ans, Mathieu Gallet est la plus jeune des personnalités sélectionnées. Passé par le groupe Canal+, puis par le ministère de la Culture sous le quinquennat Sarkozy, il a été nommé en 2010 PDG de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), qu'il a contribué à moderniser de manière considérable.
• Philippe Gault, l'homme de radio. Enfin, le CSA a retenu la candidature de Philippe Gault. Participant actif au mouvement des radios libres, dans les années 1980, celui-ci préside depuis vingt ans le Syndicat des radios et télévisions indépendantes (Sirti), qui rassemble de nombreuses antennes en marge des grands groupes médias. A ce titre, il s'insurge régulièrement contre les mouvements de concentration dans le secteur.
RADIO FRANCE - Jean-Luc Hees veut rempiler
INSOLITE - Stéphane Guillon en campagne pour Radio France