L'INFO. Le coup d'envoi a été donné mardi. La Fédération française de tennis (FFT) a lancé l'appel d'offres pour les droits de retransmission du tournoi de Roland-Garros sur la période 2013-2018, en ciblant notamment les chaînes payantes. Les diffuseurs ont jusqu'au 10 octobre pour remettre leurs offres d'achat.
La fédération veut plus. Avec ce nouvel appel d'offres, la FFT espère récolter plus que ce que lui verse actuellement France Télévisions pour retransmettre Roland-Garros, soit 15,5 millions d'euros par an. Les droits des Internationaux de France sont largement inférieurs à ceux des autres tournois du Grand Chelem, souligne-t-elle. Ainsi, le tournoi de Wimbledon se négocie à environ 30 millions d'euros et les droits de l'US Open atteignent le double de cette somme. Or, la FFT a besoin d'argent pour financer ses investissements dans le stade de la porte d'Auteuil.
Des droits en plusieurs lots. Pour faire monter les enchères, la fédération a scindé les droits TV en deux lots. Le premier, réservé aux chaînes gratuites et en clair, comprend les simples messieurs et dames sur les trois courts principaux à partir de 15h, pour un prix minimum de 15 millions d'euros, selon L'Equipe. Le second, ouvert à tous les diffuseurs, mais en réalité taillé sur mesure pour les chaînes payantes, propose l'intégralité de la compétition, à partir de 12 millions d'euros. Un lot supplémentaire concerne les droits de diffusion sur mobiles et tablettes.
Contrainte budgétaire. En scindant ainsi les droits, la FFT répond aux contraintes budgétaires que subit France Télévisions. Le service public est l'unique client des droits de Roland-Garros depuis 1987, mais les économies imposées par l'Etat actionnaire risquent de l'empêcher de se maintenir, d'où le lot réduit proposé par la fédération. Cependant, d'autres chaînes gratuites pourraient venir marcher sur les plates-bandes de France Télévisions. En mars dernier, M6 avait indiqué qu'elle examinerait "avec intérêt" cet appel d'offres…
Les diffuseurs payants sur les rangs. Concernant le lot intégral, la fédération mise clairement sur l'onde de choc créée par l'arrivée sur le marché de la chaîne qatarie beIN Sport. La concurrence que celle-ci livre à Canal+ depuis deux ans pourrait servir les affaires du tennis français. Il n'est donc pas impossible que les téléspectateurs soient obligés de payer dès la prochaine édition de Roland-Garros, s'ils veulent profiter de l'intégralité des rencontres.
Incertitude. Pas sûr cependant que la stratégie de la FFT paie. En 2009, lors de l'attribution du précédent appel d'offres, la fédération avait fait une tentative similaire, divisant les droits en quatre lots pour attirer plus de diffuseurs. Mais les chaînes n'avaient pas joué le jeu, et France Télévisions avait conservé l'ensemble des droits en négociant de gré à gré avec la FFT. L'histoire va-t-elle se répéter ? Réponse le 10 octobre.