Le grand soir. A chaque élection, c'est le même rituel : les soirées électorales télévisées, avec leur lot d'estimations, de duplex avec les envoyés spéciaux et d'empoignades entre invités politiques. Comme pour le premier tour des municipales, TF1, France 2 et France 3 consacreront chacune une édition spéciale au second tour du scrutin, dimanche. Mais, comme le week-end dernier, la Une et la Deux ne veilleront pas tard : leurs soirées électorales ne devraient pas durer plus de deux heures. Europe1.fr vous explique pourquoi.
De bien courtes soirées. Lors du premier tour, dimanche, TF1 a été la première à boucler sa spéciale municipales, pour laisser la place à Esprits criminels dès 21h20. Le même timing est prévu pour le second tour ce week-end. France 2 a veillé à peine plus tard, en rendant l'antenne vers 21h30 pour diffuser Papy fait de la résistance. Dimanche, la chaîne publique prévoit de terminer sa soirée électorale à 21h35 pour proposer le film Man on Fire.
"On va probablement déborder un peu", prévient cependant Nathalie Saint-Cricq (photo), chef du service politique de France 2, contactée par Europe1.fr. Il n'en reste pas moins que la Deux a réduit son temps d'antenne dédié aux municipales par rapport aux derniers scrutins. En mars 2008, elle avait prolongé sa soirée jusqu'à 22 heures au premier tour. Et en 2001, elle avait tenu l'antenne jusqu'à 23h20.
La force de France 3. "La durée a été réduite pour des raisons de cohérence avec France 3", explique Nathalie Saint-Cricq. "Nous avons tout intérêt à valoriser leurs décrochages locaux, car les gens ont envie de savoir ce qui s'est passé chez eux". Avec ses 24 antennes régionales, France 3 (photo) dispose en effet d'une force de frappe sans égale pour traiter ce type de scrutin. Et la chaîne en tire profit : elle a devancé de peu TF1 sur la tranche 19h20-21h20, avec 4,4 millions de téléspectateurs. Ensuite, lorsque TF1 et France 2 ont terminé leurs spéciales, les téléspectateurs se sont visiblement reportés sur la Trois, ce qui lui a permis de rassembler 3,5 millions de téléspectateurs en moyenne sur l'ensemble de la soirée de dimanche.
Un scrutin local, c'est compliqué. France 2 a bien résisté, avec 3,6 millions de fidèles entre 19h15 et 20h30. Mais n'y a-t-il tout de même pas un doublon entre les deux chaînes publiques ? "Non, nous ne pouvons pas être absents sur cet évènement", affirme Nathalie Saint-Cricq, qui admet pour autant qu'il est compliqué pour une chaîne nationale de traiter ce type de scrutin. "C'est très difficile, surtout au premier tour", explique-t-elle. "Si on voulait rentrer dans les détails des résultats, même en ne prenant que 15 villes, on en aurait pour deux heures et demie. Mais au second tour, il y aura des enjeux nationaux importants, comme la possibilité d'un remaniement. On est dans un pays qui reste passionné par la politique et il y a une vraie demande".
Chez la concurrence, on fait le même constat. "C'est compliqué car beaucoup de résultats n'arrivent pas le soir même. Et c'est vrai que le service public est très présent sur l'évènement avec France 3", concède-t-on chez TF1. C'est pourquoi, comme en 2001 et en 2008, les soirées électorales de la Une ne durent pas plus de deux heures cette année. "Mais ce n'est pas la durée qui fait la qualité. Nous arrivons à donner un maximum d'infos dans un temps concis, et nous avons les réactions de personnalités de premier plan", fait-on valoir. La Une doit aussi compter avec la contrainte de la publicité, alors que les chaînes publiques n'en diffusent plus après 20 heures. Or, une série américaine ou un film est plus susceptible d'attirer la fameuse ménagère de moins de 50 ans qu'une émission politique.
M6 fait son cinéma. M6 l'a bien compris, qui mise résolument sur la contre-programmation. La chaîne profite de ce que TF1 et France 2 soient occupées par les municipales pour proposer du cinéma populaire. Au soir du premier tour, M6 a ainsi diffusé Safari, avec Kad Merad, qui a attiré 3,3 millions de téléspectateurs, un score dans les clous de ses habituels magazines du dimanche soir. Et ce week-end, elle proposera Mesrine : l'instinct de mort, chargé de concurrencer les affrontements politiques qui rythmeront la soirée.
TELE - Les audiences des soirées électorales au premier tour