L’INFO. Cela fait maintenant un mois et demi. Un mois et demi que la rédaction de Charlie hebdo est amputée d’une partie de ses membres. Mais après avoir pris un peu de repos et tout fait pour tenter d’obliger les images des attentats du début de l’année, les journalistes ont décidé de reprendre leur activité. Mercredi, Charlie hebdo, toujours hébergé dans les locaux de Libération, sera donc dans les kiosques. "Le journal, comme n'importe quel journal, doit continuer parce que la vie continue, l'actualité continue", confie le chroniqueur Patrick Pelloux.
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"Il fallait souffler, qu'on se pose et qu'on prenne un peu de repos. Il y avait ceux qui avaient besoin de retravailler tout de suite, comme moi, et ceux qui voulaient prendre plus de temps", explique Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo. "On a trouvé un compromis, on s'est mis d'accord sur cette date de sortie du 25 février, sachant qu'à partir de là, on repartait sur un rythme hebdomadaire", précise-t-il.
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"On s'aperçoit qu'ils ne sont pas partis en vacances". C'est le dessinateur Riss, blessé lors de la tuerie (12 morts), qui est devenu le nouveau patron du journal, succédant à Charb. "Ce numéro-là, on recommence. Il y a eu les enterrements, il faut qu'on fasse avec l'absence des autres et c'est là que c'est difficile. Ça fait un petit moment qu'on s'aperçoit qu'ils ne sont pas partis en vacances", confie Patrick Pelloux (photo) dans un entretien diffusé dimanche sur France 5 dans "Médias Le Mag".
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"Heureusement qu’on a DSK !" Et que trouvera-t-on dans ce nouveau numéro ? Comme le veut la tradition de l'hebdomadaire satirique, la prochaine couverture sera choisie lundi, en fonction de l'actualité. Mais les attaques de Copenhague, qui ont fait deux morts, et ont visé comme à Paris la communauté juive et un lieu symbolique de la liberté d'expression, vont inévitablement pousser Charlie a reparlé de la question du terrorisme. "C'est toujours autant d'actualité. Je sais que certains vont dire qu'on est obsédés mais ce n'est pas nous qui sommes obsédés ! C'est l'actualité et ceux qui la font qui sont obsédés. Et ceux qui la font ce sont les terroristes !", estime Gérard Biard, qui conclut dans un sourire : "il y aussi Dominique Strauss-Kahn, heureusement qu'on l'a celui-là !", sourit-il à propos de l'ancien patron du FMI dont la relaxe a été requise au procès du Carlton.