Une édition presqu'aussi introuvable que Xavier Dupont de Ligonnès. Il y a quinze jours, le magazine Society, du groupe So Press, sortait le premier numéro d'une enquête en deux volets, consacrée au célèbre fait divers. Un numéro victime de son succès, introuvable chez les marchands de presse pour de nombreux lecteurs. La suite sort ce jeudi en kiosque, au prix de 3,90 euros. Et cette semaine, l'équipe a prévu plus large : plus de 100.000 exemplaires en première impression pour contenter tout le monde. "Autant sur la première partie on était obligé de redonner les grandes lignes de l’affaire, (…) autant toute la deuxième partie c’est 99% de neuf, de révélations", confie Franck Annese, co-fondateur et dirigeant du groupe So Press.
Un fait divers qui passionne
L'enquête est dense : près de 250.000 signes, qui permettent de découvrir et de creuser de nouvelles pistes sur le mystère Dupont de Ligonnès, ce père de famille soupçonné d'avoir tué son épouse et leur quatre enfants en 2011, volatilisé depuis. "C'est une affaire qui passionne vraiment les Français. Il y a eu beaucoup de choses de faites sur Xavier Dupont de Ligonnès mais à chaque fois c’était un peu des redites. Il y a eu un documentaire Netflix récemment qui était très pauvre. Cela a généré encore plus de frustrations", analyse le dirigeant du groupe de presse. "Nous on est sorti avec beaucoup de choses nouvelles à apprendre, et encore plus dans la seconde partie, ça a nourri le succès."
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Les lecteurs assidus de Society le savent, l'enquête est un "marronnier" de la rédaction. Quatre journalistes sont mobilisés, de manière assidue, depuis quatre ans sur les traces du suspect nantais. "Disparaître en 2020 ce n’est pas comme disparaître en 1975. On a tendance à considérer qu’avec les moyens qui sont les nôtres aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, les gens qui filment tout cela devient compliqué de disparaître et pourtant il a disparu", décrypte Franck Annese. "Notre logique bute sur quelque chose et on a envie de résoudre ce problème."
Des nouvelles pistes à creuser
Dans cette seconde partie, de 42 pages, les journalistes interrogent de nouveaux témoins et creusent de nouvelles pistes, notamment familiales. "On suit vraiment l’enquête. On comprend qui sont les différents suspects de complicité, on apprend aussi quelque chose d’assez fort : Xavier Dupont de Ligonnès ne s'est pas contenté de tuer cinq personnes, il a fait plus de mal que cela. Des proches ont énormément souffert jusqu'à se suicider. Il y a des dommages collatéraux très forts", raconte Franck Annese. Un garagiste, proche du père de famille, est également interrogé, alors même que les policiers n'ont jamais recueilli son témoignage. "Il va être interrogé", plaisante le co-fondateur de So Press.
Si Xavier Dupont de Ligonnès n'a pas encore été retrouvé, ni par la police, ni par les journalistes de Society, "on se rapproche", sourit Franck Annese. "On fait notre rôle de journalistes, on cherche à faire avancer l’enquête autant qu’on peut mais nous ne sommes pas policiers, nous n’avons pas le pouvoir de justice. Quand on a des pistes, des témoins, on creuse mais on ne va pas enfermer les gens dans une cave et les forcer à nous parler", rappelle-t-il.