Le groupe Canal+ estime que les sanctions du CSA lui ont causé un manque à gagner de 13 millions d'euros.
Le patron du groupe Canal+ Vincent Bolloré réclame 13 millions d'euros au CSA, après la sanction publicitaire du régulateur à l'encontre de l'émission de C8 "Touche Pas à mon poste", a indiqué mardi le CSA confirmant une information du Canard enchaîné.
Délai de deux mois. Le CSA a reçu la semaine dernière deux courriers contestant les deux sanctions prononcées contre l'émission de Cyril Hanouna, l'une réclamant 4 millions d'euros et l'autre 9 millions d'euros, détaille une porte-parole. Le CSA dispose de deux mois pour accéder à cette demande. Au terme de cette période, des recours indemnitaires seront déposés auprès du Conseil d'État. Parallèlement, le groupe Canal+ a déposé "deux appels devant le Conseil d'État" pour faire annuler les sanctions, a indiqué une porte-parole de Canal+.
Manque à gagner. Le 7 juin, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait privé de publicité pour trois semaines l'émission phare de C8, une sanction inédite après plusieurs rappels à l'ordre. Deux séquences diffusées en novembre et décembre 2016 qui avaient suscité de nombreuses plaintes de téléspectateurs ont été sanctionné, l'une pour atteinte au respect de la personne humaine et l'autre pour sexisme. La chaîne avait dénoncé au lendemain de ces sanctions le "caractère disproportionné et discriminatoire" de cette décision, preuve d'un "acharnement" qui la "fragilis(ait)" financièrement. Les 13 millions d'euros réclamés correspondent au préjudice que le groupe Canal+ estime avoir subi. Une source proche du dossier avait évalué en juin le manque à gagner publicitaire de la sanction entre 2 et 2,5 millions d'euros.