À Mediapart, la réplique n'a pas tardé. Mardi soir, le co-fondateur et directeur du site Edwy Plenel a comparé la une de Charlie Hebdo à l'Affiche rouge, une affiche de propagande du régime de Vichy. Dans son édition de mercredi, l'hebdomadaire satirique publie une caricature du médiatique patron du site d'information, accompagnée du titre "Affaire Ramadan, Médiapart révèle : 'on ne savait pas'".
Plenel accusé de complicité avec Ramadan. Sur le dessin, à paraître mercredi dans l'hebdomadaire satirique, on voit plusieurs versions de la tête d'Edwy Plenel, sa célèbre moustache lui masquant sur l'une les yeux, sur l'autre les oreilles et sur une troisième la bouche, évoquant le symbole asiatique des trois singes de la sagesse. Cette Une, signée Coco, fait référence aux accusations dont le site d'investigation a fait l'objet ce week-end. L'ancien Premier ministre Manuel Valls a notamment évoqué sur CNews des "complicités" entre Edwy Plenel et l'islamologue Tariq Ramadan, visé par deux récentes plaintes pour viol.
Arfi "soutient" Charlie mais parle d'une Une "abjecte". "L'affiche rouge de Charlie contre @mediapart", a fustigé sur Twitter Edwy Plenel, citant la phrase du prix Nobel de littérature 1915 Romain Rolland : "Ils peuvent me haïr, ils ne parviendront pas à m'apprendre la haine".
L’affiche rouge de Charlie contre @mediapart. « Ils peuvent me haïr, ils ne parviendront pas à m’apprendre la haine » (Romain Rolland) pic.twitter.com/cUnXG7spGV
— Edwy Plenel (@edwyplenel) 7 novembre 2017
Retweetant la photo de la Une, le responsable du pôle enquêtes de Mediapart, Fabrice Arfi, a pour sa part réagi : "Soutien absolu à Charlie quand ils sont menacés ; les combattre avec les mots, les idées et les faits face à une Une (demain) aussi abjecte". "La liberté de la presse et la liberté d'expression par les caricatures ne sont pas négociables" mais cette liberté ne "donne pas licence pour désinformer et calomnier", a de son côté estimé la SDJ, dans une note publiée sur le site.
Charlie Hebdo menacé après sa couverture sur Ramadan.Charlie Hebdo avait déjà consacré la Une de son précédent numéro à Tariq Ramadan, représentant le théologien le pantalon déformé par un énorme sexe en érection et proclamant : "Je suis le 6e pilier de l'islam". Le titre "VIOL La défense de Tariq Ramadan" accompagnait ce dessin, qui a valu à l'hebdomadaire des menaces de mort. Le journal a porté plainte et une enquête a été ouverte.