Une étude réalisée par Reporters sans frontières (RSF) avec la collaboration de l'Association des journalistes indépendants d'Afghanistan (AJIA), révèle les conséquences de l'arrivée au pouvoir des talibans sur le paysage médiatique afghan. On y apprend que plus de quatre médias sur dix ont dû fermer, soit un total de 231 médias qui ont cessé leur activité depuis août dernier, un peu plus de trois mois seulement après la prise de pouvoir des talibans.
Des conditions d'exercice très restrictives
Restent seulement 312 médias en activité. Environ 6.400 journalistes se retrouvent donc sans emploi, soit près de 60% des journalistes afghans. Et sans surprise, ce sont les femmes journalistes qui sont les plus concernées. Au total, 84% d'entre elles ont perdu leur emploi. Dans 15 provinces sur 34 du pays, il n'y a plus aucune femme journaliste en activité.
L'étude menée par RSF décrit aussi les conditions dans lesquelles les journalistes encore en activité doivent exercer : en respectant "onze règles de journalisme" décidées par "le ministère de l'Information et la Culture", ainsi que "l'Ordonnance du bien et l'interdiction du mal", avec comme conséquence la perte d'indépendance. Par exemple, pour couvrir un sujet ou faire un reportage, les journalistes doivent d'abord en informer le ministère de tutelle, qui doit donner son autorisation avant la réalisation et valider ensuite le sujet après pour qu'il soit diffusé.