Pour le journaliste sportif et figure du football, les attaques de "l'Equipe" contre Aimé Jacquet entre 1996 et 1998 s'en prenaient à l'homme et non au sélectionneur.
C'est une affaire qui est entrée dans la légende du football : la haine qu'a vouée le journal L'Equipe à Aimé Jacquet pendant deux ans, entre l'Euro 1996 et la Coupe du monde 1998. Invités de Village médias vendredi, Jean-Michel Larqué et Grégoire Margotton, journalistes sportifs, reviennent sur cette page de l'histoire du ballon rond, à l'occasion du documentaire retraçant la victoire des Bleus il y a 20 ans, intitulé "98, les secrets d'une victoire", diffusé dimanche à 21 heures, sur TF1.
"Aimé Jacquet est toujours blessé". "Je ne pardonnerai pas". Cette courte phrase d'Aimé Jacquet résume à elle seule sa relation avec le journal l'Equipe. Le quotidien n'a eu de cesse de contester tous ses choix, à tel point que même après ce fameux soir du 12 juillet 1998, ainsi qu'un édito de L'Equipe pour s'excuser, l'éponge n'était pas passée pour Aimé Jacquet. "L'Equipe est gonflé parce qu'ils avaient personnalisé les critiques : ils s'attaquaient à l'homme Aimé Jacquet, ils l’appelaient le paysan de Sail-sous-Couzan [son lieu de naissance, ndlr]", rappelle Jean-Michel Larqué. "J'ai vu Aimé il n'y a pas si longtemps que cela et il est toujours blessé par ces attaques".
D'autant que "sur cette affaire, l'Equipe s'est trompé ! Quand on se trompe pendant deux ans et qu'on veut ensuite donner des leçons, on a quand même une certaine dose de fierté mal placée", lance le journaliste qui s'apprête à commenter sa dernière Coupe du monde. "Le journal s'est planté dans les grandes largeurs et son amour-propre en a pris un petit coup", conclut-il.