Un début de dialogue s'est noué jeudi soir à iTélé entre rédaction et direction, après l'intervention du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui a implicitement critiqué l'obstination du groupe à maintenir à l'antenne Jean-Marc Morandini, au prix d'une grève massive qui met la chaîne en péril.
La rédaction pour le départ de Morandini. Après quatre jours de conflit, la rédaction avait obtenu jeudi soir une première réunion avec la direction en présence de cinq syndicats, sur des revendications précises : le départ de l'animateur, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée", mais aussi davantage de moyens pour la chaîne et de meilleures conditions financières pour ceux qui voudraient partir.
"Vive préoccupation" du CSA. Dans l'après-midi, le CSA était intervenu en convoquant le n°2 de Canal+, Jean-Christophe Thiéry, pour lui demander des explications sur une situation jugée "inquiétante". À l'issue de la rencontre, le CSA, visiblement insatisfait des réponses obtenues, a publié un bref communiqué pour exprimer sa "vive préoccupation sur la pérennité de la chaîne" en estimant que l'avenir d'iTélé comptait davantage que le sort d'une personnalité, deux enjeux selon lui "disproportionnés".
"Ils étaient à l'écoute". Cette critique a fait l'effet d'une douche froide. "Au début de la réunion", a raconté l'un des représentants de la rédaction, "la direction nous a dit que tout s'était bien passé au CSA. C'est alors que nous avons reçu le communiqué. Nous leur avons montré. Ils ont été surpris, ils ne s'y attendaient pas". "Le ton n'était plus du tout le même que dans la matinée, ils étaient à l'écoute", a-t-il poursuivi. "La réunion a duré deux heures, il y a maintenant un début de discussion. Nous aurons une autre réunion vendredi à 12h30". Une assemblée générale des salariés d'iTélé est prévue juste avant, vers 11 heures. Devrait y être votée la poursuite de la grève jusqu'à la fin des négociations, a expliqué ce représentant de la rédaction.