"Je souhaite bonne chance et belle route à Anne-Sophie Lapix. Je suis sûr que son talent et sa personnalité sauront s'accorder avec la qualité des équipes ici présentes pour aller encore plus haut". Trois mois après les adieux de David Pujadas à la tête du JT de France 2, la journaliste a pris les commandes du 20H de la chaîne, lundi. Un journal légèrement remodelé, présenté avec une certaine sobriété.
Prise d'antenne. Le générique est parti, le plateau, lui, est encore plongé dans le noir. Les premiers mots prononcés ne sont pas ceux d'Anne-Sophie Lapix, mais de l'ambassadrice américaine à l'ONU, s'exprimant sur la Corée du Nord. "Bonsoir, bienvenue dans le 20 heures", reprend l'ex-présentatrice du magazine C à vous sur France 5, avant de lancer les titres.
Le décryptage au cœur du JT. "Mon souhait n'est pas de renverser la table. La ligne éditoriale va être conservée. Elle est ambitieuse, elle valorise l'économie, l'international, la politique", avait-elle souligné il y a quelques jours dans le magazine Elle.
La présentatrice de 45 ans a visiblement tenu promesse, lundi, en consacrant en ouverture de son JT plus de six minutes à la Corée du Nord. Pour le reste, pas de révolution, donc. Un style sobre, parfois légèrement scolaire, et une place de choix réservée au décryptage, avec notamment plusieurs intervenants en plateau. Lundi soir, Anne-Sophie Lapix a d'ailleurs quitté son bureau après seulement cinq minutes pour rejoindre le journaliste Etienne Leenhardt, qui s'est chargé d'expliquer la crise en Corée, puis le journaliste économique Jean-Paul Chapel, pour un éclairage sur le statut des indépendants.
La pression de l'audience. Le plateau, plus grand qu'avant et situé au cœur du bâtiment de France Télévisions, bénéficie notamment d'un grand écran 60 m2 ainsi que d'une table modulable. L'objectif est clair : confirmer les bons scores d'audience de David Pujadas. Le 20H de France 2 affiche en effet une moyenne de 4,8 millions de téléspectateurs et 20,6% de part d'audience (PdA) entre septembre 2016 et juin 2017, contre 5,6 millions et 24% de PdA pour le journal de Gilles Bouleau sur TF1, soit un écart moyen de 800.000 téléspectateurs. Mais il a dépassé huit fois son concurrent sur cette période.
Avant Anne-Sophie Lapix, d'autres femmes journalistes ont occupé ce poste très exposé. Outre Claire Chazal le weekend sur TF1, Christine Ockrent avait notamment animé ce grand rendez-vous (en alternance avec PPDA puis Bernard Rapp) sur Antenne 2. C'était il y a près de trente ans.