Mardi soir, France 2 diffuse une enquête de Zoé de Bussière intitulée "Égalité Hommes-Femmes : balance ton salaire" dans l'émission "Cash Investigation", présentée par Élise Lucet. Dans "Culture Médias" mardi, les deux journalistes évoquent le cas de la revalorisation nécessaire du salaire des infirmières.
En France, en dépit d'une loi non appliquée qui remonte à 1972, les hommes ont un salaire supérieur à celui des femmes de 22,8%. Dans "Cash Investigation" mardi soir sur France 2, une enquête réalisée par Zoé de Bussière et intitulée "Égalité Hommes-Femmes : balance ton salaire" est consacrée à l'égalité salariale. Les deux journalistes en parlent dans "Culture Médias" mardi, en prenant l'exemple des infirmières, très sollicitées pendant la crise du coronavirus et mal payées. Pour elles, il est nécessaire de comparer un travail à valeur égale, comme cela se fait au Québec.
"À travail de valeur égale, salaire égal"
Dans cette enquête, la chercheuse Rachel Silvera plaide pour un changement de slogan et estime qu'il est nécessaire de remplacer le fameux "à travail égal, salaire égal" par le slogan "à travail de valeur égale, salaire égal". "Ça changerait tout", résume Élise Lucet. "On a vu l'importance des infirmières pendant la crise du Covi-19. Tout le monde était déjà scotché par ce qu'elles font, la pénibilité de leur métier, l'attention qu'elles portent aux autres…", rappelle la journaliste.
"Elles ont bac +3, elles gagnent en moyenne 1.800 euros nets par mois. Des techniciens supérieurs hospitaliers, qui travaillent eux aussi à l'hôpital et qui n'ont à priori pas la bac, sont mieux payés que les infirmières. Si on fait un comparatif entre ces techniciens supérieurs hospitaliers et les infirmières, obligatoirement le salaire des infirmières va être revalorisé", explique-t-elle.
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L'exemple québécois vs la loi française de 1972 non appliquée
Pourtant, la loi de 1972 stipule que "tout employeur assure que pour un même travail, ou pour un travail de valeur égale, l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes doit être respectée". Une loi non appliquée. Mais il existe des solutions. Au Québec, par exemple, le combat pour l'égalité salariale est partie des gardiens de zoos. Au début des années 90, un syndicat s'est aperçu qu'un gardien de zoo était mieux payé qu'une assistante maternelle en crèche.
Une révélation "qui a un peu secoué l'opinion publique", explique Zoé de Bussière. En 1995, il y a eu une grande vague de manifestations dans tout le pays et en 1996, la loi sur l'équité a été prononcée. "Cela a permis de réévaluer énormément de métiers dits 'féminins'", souligne la journaliste.
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Alors pourquoi pas en France ? "L'exemple québecois est un vrai exemple de décision politique", appuie Élise Lucet. "Pour augmenter les infirmières et revaloriser toute cette filière là - car elles gagnent quand même 5.500 euros de plus par an aujourd'hui, donc c'est une revalorisation tout à fait notable - il a fallu geler les salaires pendant deux ans et expliquer à la population que pour revaloriser les métiers à prédominance féminine, il fallait le faire", relate la journaliste.
"Je pense que les Québecois l'ont accepté parce qu'ils savaient qu'il y avait une injustice et une discrimination. Il faut qu'à un moment donné les politiques s'emparent du problème et appliquent leurs propres lois", estime-t-elle. En France, nous avons un autre problème. "Il y a assez peu de contrôles et de sanctions. La loi qui doit imposer 40% de femmes dans les conseils d'administration existe mais il n'y a pas de contrôle sur cette loi ni de sanctions sur les entreprises", rappelle Élise Lucet.