Cinq ans après les attentats du 13 novembre, la question de l'humour reste très sensible sur les sujets tels que les caricatures religieuses ou les attaques elles-mêmes. Invités de Culture Médias, les créateurs de médias parodiques Bertrand Usclat (Broute) et Sébastien Liebus (Le Gorafi) expliquent comment ils abordent ces questions dans leur travail.
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Des sujets inévitables
Interrogé sur une vidéo de Broute parodiant un rédacteur en chef de magazine satirique, Bertrand Usclat explique que "cet épisode éclaire [s]on propre doute sur ces questions". "Les caricatures offensantes ne me font personnellement pas rire", explique-t-il. "Mais s'il faut placer un pion dans un camp, je vais les défendre".
Un équilibre qui montre bien la difficulté de traiter de ce type de sujets en tant qu'humoriste. "D'autant plus compliqué qu'il fait partie des sujets d'actualité obligés", ajoute-t-il.
Selon le créateur de Broute, faire des blagues avec des sujets politiques est cependant de plus en plus nécessaire. "Il y a une sorte de prime à l'humour engagé", observe-t-il. "Les gens sont contents de voir un humour éditorial dans cette période difficile".
"Tout est une question d'angle"
Un constat que rejoint Sébastien Liebus, co-fondateur et rédacteur en chef du site parodique Le Gorafi. Pour lui, tous les sujets sont potentiellement matière à l'humour. "On se s'interdit rien, il n'y a pas de sujets tabous", appuie-t-il. "Tout est une question d'angle : on peut aborder n'importe quel sujet, tant qu'on le fait avec un angle inattaquable".
Le créateur du Gorafi cite ainsi en exemple plusieurs sujets difficiles, traités par son site parodique. "Pour les attentats, on avait tout simplement fait un article qui s'appelait 'Monde de merde'. Et un autre qui s'appelait 'Mahomet n'ose plus se dessiner lui-même'. Plus tard, on a fait un article 'Des enfants scandalisés après des caricatures du père Noël'." Pour n'en citer que quelques-uns.