En raison du Mondial de football, il n'y aura plus de journal de 20 heures à partir de ce lundi soir sur TF1, qui diffusera une partie des matches. Le JT ne disparaît pas totalement, car il y aura tout de même un journal à 19h15. L’horaire change et le nom aussi : pendant le générique, vous ne verrez plus s’afficher "Le 20h" mais "Le Journal".
"Ce qui fait notre force et l'identité de ce journal ne sera en rien modifié"
Le JT va aussi durer moins longtemps. Alors comment on raccourcit un journal ? Quels sujets sont privilégiés dans ces cas-là par TF1 ? Europe 1 a demandé au présentateur Gilles Bouleau. "L'évidence, c'est qu'on ne peut pas rompre le contrat qui nous unit à nos téléspectateurs, qui est d'être un journal de news. Tous les jours, quoi qu'il arrive, on leur raconte ce qu'il s'est passé les dernières 24 heures en France et dans le monde. On ne va pas changer la nature et le code génétique de ce journal, même s'il est plus court. Il y aura sans doute moins de sujets d'évasion, mais le reste, ce qui fait notre force et l'identité de ce journal, comme l'Ukraine, l'économie, la santé..., ne sera en rien modifié", a insisté le présentateur du 20 heures.
À cela s'ajoute la problématique de l’audience. Les téléspectateurs seront forcément moins nombreux à 19h15 devant la télévision. Mais ça ne semble pas préoccuper Gilles Bouleau, qui voit cette période de Coupe du monde comme une parenthèse. Il n’empêche que ce changement d’horaire intervient alors que le journal sort à peine d’une période compliquée. Pendant deux mois, les audiences ont été fortement impactées par la coupure de la diffusion de TF1 via Canal +. France 2 battait même régulièrement TF1.
Gilles Bouleau "attristé" par le différend entre TF1 et Canal+
Mais depuis qu’un accord entre Canal+ et TF1 a été trouvé, la diffusion a été rétablie et les bonnes audiences sont de retour. Elles ont même été excellentes quand Didier Deschamps y a dévoilé la liste des Bleus en direct. Signe que les téléspectateurs sont revenus. Si Gilles Bouleau a confié à Europe 1 qu'il n'avait pas eu peur que les habitudes aient le temps de changer, il n'a pas très bien vécu cette période.
"J'étais un peu attristé du fait que les efforts réalisés et les risques pris par cette rédaction ne puissent pas être dument récompensés, car 2,5 millions de personnes ne pouvaient absolument pas regarder TF1. Quand nos reporters étaient en Afghanistan ou en Ukraine, j'avais un petit pincement au cœur en tant que journaliste, en me disant 'c'est plus que dommage que des téléspectateurs fidèles depuis des années ne puissent pas voir le travail de ces journalistes'. Ils méritaient mieux que d'être pris dans ce différend", a souligné Gilles Bouleau au micro d'Europe 1.