L'organisation Noyb a annoncé le dépôt d'une plainte contre Meta en raison de la politique de protection des données pratiquée par la maison mère de Facebook et Instagram. Désormais, les deux réseaux sociaux offrent à ses utilisateurs deux options : payer un abonnement ou laisser Meta exploiter leurs informations personnelles.
"Payer ou accepter". C'est en ces termes que l'organisation Noyb résume le choix proposé depuis plusieurs jours par Meta, maison mère de Facebook et Instagram . Ces militants, qui œuvrent en faveur de la protection de la vie privée , ont déposé une plainte auprès de l'autorité autrichienne de protection des données et pointent du doigt la politique pratiquée par Meta en la matière.
Désormais, les réseaux sociaux de l'entreprise pilotée par Mark Zuckerberg suggèrent à leurs utilisateurs de payer un abonnement à 13 euros par mois . S'ils refusent, Meta s'octroie le droit d'exploiter leurs informations personnelles. Une proposition que l'organisation Noyb juge illégale et contraire au droit européen. Dénonçant également une somme "inacceptable", elle met l'accent sur la nécessité de sa démarche. "Si Meta s'en sort, les concurrents suivront bientôt ses traces", écrit-elle sur son site internet.
Le "libre arbitre" des utilisateurs
Concrètement, Noyb s'appuie sur une décision du Comité européen de la protection des données qui avait, en janvier dernier, infligé une amende de 390 millions d'euros à Meta pour violations des règles en matière de protection des données. Par ailleurs, l'organisation fait valoir que la Cour de justice européenne (CJUE) avait statué, en juillet dernier, sur l'illégalité du traitement par Meta des données des utilisateurs à des fins de publicités personnalisées . L'instance avait alors rappelé la nécessité d'obtenir le consentement libre et équitable des utilisateurs.
>> LIRE AUSSI - Fuite de données chez Pôle emploi : que risquent les 10 millions de Français potentiellement concernés ?
À travers cette plainte, Noyb estime qu'introduire une formule payante ne permet pas de respecter cette liberté de choix. "Toutes les recherches scientifiques disponibles suggèrent que les systèmes dits 'Pay or Okay' (payer ou ok) sont l’antithèse du libre consentement et affectent fondamentalement le 'libre arbitre' des utilisateurs", estime l'organisation.
"Des frais de droits fondamentaux"
Enfin, Noyb dénonce une confidentialité "réservée aux riches" qu'induiraient les pratiques de Meta en la matière. Mais aussi un tarif qui "ignore complètement les niveaux de revenus très différents entre les pays de l'UE" qui pourrait devenir particulièrement prohibitif si d'autres plateformes venaient à imiter Meta. "Selon Google , une personne moyenne possède 35 applications installées sur son smartphone. Si toutes ces applications suivaient l'exemple de Meta et facturaient des frais similaires, les utilisateurs devraient payer des 'frais de droits fondamentaux' de 8.815,80 euros par an", conclut l'organisation.