Droits TV de la Ligue 1 : une semaine décisive pour le foot français

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Jean-François Pérès et Julien Ricotta, avec AFP , modifié à

Mediapro, le principal diffuseur de la Ligue 1, n’a pas versé les 150 millions qu’il devait à la Ligue de foot professionnel au mois de décembre. Les clubs espèrent désormais un retrait pur et simple du diffuseur, mais la procédure pourrait encore s’étirer sur plusieurs semaines.

Les jour passent et le conflit entre Mediapro et le foot français s’enlise. Le principal diffuseur de la Ligue 1 n’a pas versé, sans surprise, le montant de près de 150 millions d’euros qu’il devait au mois de décembre à la Ligue de foot professionnel (LFP). Le groupe sino-espagnol, qui veut renégocier à la baisse le montant des droits TV, doit désormais près de 350 millions d’euros à la LFP.

Résultat : toute l’économie du foot français - et les clubs en particulier -, se retrouvent asphyxiés financièrement. La semaine qui vient s’annonce donc cruciale, avec une assemblée générale de la LFP, regroupant tous les clubs professionnels, prévue jeudi.

Des clubs très fragiles financièrement

Depuis le mois d’octobre et un premier défaut de règlement, la confiance est rompue entre Mediapro et la LFP. Lundi matin, le collège des présidents de Ligue 1 se réunit pour organiser la riposte. Car les clubs les plus fragiles, déjà très endettés et dont la majorité des ressources dépendent des droits TV, ne pourront bientôt plus verser de salaires.

La Ligue, qui refuse depuis plusieurs semaines de répondre à toute sollicitation sur le sujet, se retrouve donc avec près de 350 millions d'euros d'impayés en deux mois de la part de son diffuseur principal, sur un montant total initial d'1,153 milliard d'euros annuel pour la Ligue 1, dont 780 millions d'euros censés provenir de Mediapro. Les autres diffuseurs (Canal +, Free) de la Ligue 1 ont, eux, bien honoré leurs échéances. Ce qui n’empêche pas Mediapro de diffuser les matches comme si de rien n’était.

La Ligue espère le retour en force de Canal+ et de beINSports

La semaine à venir sera d'autant plus cruciale qu'une Assemblée générale de la Ligue, regroupant tous les clubs professionnels français, est prévue jeudi 10 décembre, précédée d'un Conseil d'administration. Une procédure de conciliation entre la LFP et Mediapro est actuellement en cours, arbitrée par un mandataire judiciaire, Marc Sénéchal. Cette procédure, engagée le 19 octobre, peut théoriquement durer quatre mois. Une durée a priori bien trop longue au regard de l'urgence de la situation.

La Ligue espère donc une solution radicale : un retrait pur et simple de Mediapro une fois les arriérés versés, soit environ 330 millions d’euros. Le foot français espère surtout le retour en force du duo Canal+ - beINSports, les deux précédents diffuseurs principaux avant l’arrivée de Mediapro. La Ligue a tout de même conscience que, vu le contexte, elle n’obtiendra pas la somme qu’elle espérait.

Il faut désormais négocier pied à pied avec les diffuseurs et sauver les meubles. Selon L’Equipe, le groupe Canal+ serait disposé à faire une offre globale de 690 millions d’euros par saison. Bien loin du milliard d’euros rêvé par les clubs...