Pour le premier G7 placé sous sa présidence, Emmanuel Macron a pris soin d'occuper l'espace médiatique. À l'initiative sur plusieurs dossiers diplomatiques sensibles, entre accord sur la taxation des géants du numérique et relance du dialogue sur le nucléaire iranien, le président de la République a pris la parole à de nombreuses reprises, entre une allocution télévisée de dix minutes avant l'ouverture du sommet et un entretien final accordé au 20 heures de France 2 lundi soir. Journaliste politique à Europe 1 en charge du suivi de l'Élysée, Jean-Rémi Baudot est revenu sur les coulisses de la communication présidentielle lors du G7, au micro de Philippe Vandel dans Culture médias.
Un entretien à France 2 proposé par l'Élysée
Lundi soir, Emmanuel Macron a donc dressé le bilan du G7 lors d'un long entretien accordé à Anne-Sophie Lapix et filmé en extérieur, au 20 heures de France 2. "C'est l'Élysée qui a proposé ce format", explique Jean-Rémi Baudot, selon qui l'accord s'est conclu la semaine dernière lors d'un déjeuner entre le nouveau directeur de la communication de l'Élysée Joseph Zimet et le patron de l'information de France 2 Yannick Letranchant. C'est également l'Élysée qui a décidé du lieu de l'entretien, tourné au pied du phare de Biarritz, précise notre journaliste.
Cet entretien, qui n'a cependant pas permis au JT de France 2 de battre son concurrent de TF1, "est une victoire pour le service public", rappelle Jean-Rémi Baudot, en raison des relations assez tendues entre le président de la République et France Télévisions. "Beaucoup avaient l'impression d'être boudés", précise-t-il, avec notamment "le souvenir laissé par la phrase attribuée à Emmanuel Macron sur le service public qui serait 'la honte de la République'".
Au final, alors que l'entretien devait durer entre dix et quinze minutes, l'échange entre Emmanuel Macron et Anne-Sophie Lapix s'est prolongé une trentaine de minutes. "Le président de la République est arrivé très en retard, cinq minutes avant le début de l'émission, en raison des nombreuses conférences de presse et prises de paroles de la journée", détaille Jean-Rémi Baudot. Puis, après l'émission, "il est resté cinq minutes le temps de saluer tout le monde". Et du beau monde était présent, avec notamment toute la direction de France Télévision et sa patronne Delphine Ernotte.
Télés, magazine et presse étrangère, de nombreux médias embarqués pour le plan com' de Macron
Cet entretien est venu clôturer trois jours de sommet pendant lesquels Emmanuel Macron a beaucoup communiqué. "Du côté de l'Élysée, on voulait montrer à quel point ce G7 pouvait avoir un impact sur la vie des Français", explique Jean-Rémi Baudot. "France 2 savait très bien qu'il était au cœur d'un plan com' du président pour venir faire passer son message aux Français, leur montrer qu'il travaillait pour eux".
Ainsi, le chef de l'État avait commencé son G7 par une allocution télévisée de dix minutes avant l'ouverture du sommet, puis a multiplié les prises de paroles devant micros tendus entre deux réunions. Par ailleurs, précise Jean-Rémi Beaudot, de nombreux médias étaient présents pour suivre Emmanuel Macron, comme TF1/LCI et Cnews, "qui ont tourné pendant deux jours". Paris Match et le Financial Times ont également pu suivre le président le samedi, avant LeMonde le dimanche matin. "Le G7, on va en voir toute la semaine", prévient Jean-Rémi Baudot.