Les États-Unis sont encore sous le choc de la fusillade de mercredi, où 14 personnes ont perdu la vie en Californie. Celle survenue dans un centre de planning familial de Colorado Springs le 27 novembre dernier est encore dans toutes les têtes. C’est dans ce contexte que The Guardian a révélé mercredi le lancement prochain d’une chaîne de télé-achat consacrée aux armes outre-Atlantique.
Les armes, un produit de consommation. Destinée à être diffusée sur le câble et le satellite, d’abord seulement de nuit puis plus tard 24 heures sur 24, Gun TV présentera tout au long de ses programmes diverses armes, munitions, et leurs accessoires. Comme pour une chaîne de télé-achat classique, les téléspectateurs n’auront qu’à appeler le numéro de téléphone inscrit sur leur écran pour acheter les produits, ou bien passer commande par le site Internet. Selon le journal local californien The Desert Sun, celle-ci viserait uniquement à répondre à la demande des possesseurs d’armes, mais n’en accroîtrait pas la vente. Sa co-fondatrice, Valerie Castle précise cependant que pour chaque heure de programme, trois minutes seront consacrées à l’éducation sur les armes à feu et à l’apprentissage des mesures de sécurité. Autre différence majeure avec les “téléshoppings” classiques : au lieu de se les faire livrer à domicile, les clients seront obligés de passer prendre leur colis chez un détaillant spécialisé et agréé, avec lequel Gun TV a passé un accord.
Profondément ancré. “Nous allons devoir nous interroger, en tant que société, afin de prendre les mesures simples qui rendraient non pas impossible, mais plus difficile, l’accès aux armes” avait déclaré Barack Obama à la Maison Blanche, au lendemain de l’attaque de San Bernardino. Cette année, les États-Unis ont subi au total 351 fusillades, ayant fait quatre blessés ou plus.
Cela fait des années que Barack Obama cherche à faire modifier la législation sur ce point. Un principe profondément ancré dans les habitudes des Américains. Il est écrit dans le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis de 1791 (au moment de la guerre d’Indépendance) que le droit au port d’armes n’est permis que dans le cadre de “milices” pour quiconque se revendiquerait comme en faisant partie. Ces milices n’existant plus, seuls les très puissants lobbys américains s’acharnent à garder le port d’armes légal.