La correspondante de l'hebdomadaire L'Obs Ursula Gauthier, dont l'expulsion de Pékin est imminente, a critiqué lundi le gouvernement français, jugeant que sa réaction "n'est pas du tout au niveau de l'enjeu de ce qui est en train de se produire" en Chine.
La liberté d'expression en jeu. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré "regretter" que le visa de la journaliste ne soit pas renouvelé. La société des rédacteurs de L'Obs s'est aussi "indignée" lundi dans un communiqué de la "réaction laconique et peu convaincante des autorités françaises face à cette décision, qui constitue pourtant une atteinte grave à la liberté d'expression et au devoir d'informer".
"Les dirigeants français ont tort de ne pas s'émouvoir plus de cette expulsion, qu'il faut voir comme la manifestation d'une volonté de mise au pas de la presse internationale, par un pays qui n'est autre que la deuxième puissance du monde. La liberté d'expression et celle de la presse sont des principes non négociables, que la France doit défendre à tout prix", a également estimé la société des rédacteurs dans son communiqué.
Des pratiques "qui rappellent la Révolution culturelle". Sur France Inter, Ursula Gauthier a estimé que "la liberté de la presse est vraiment en grand danger" en Chine où "la presse chinoise elle-même a été totalement muselée". "Il ne s'agit pas de moi, il s'agit d'une tentative très violente de museler la presse internationale", a dit sur France Inter la journaliste qui doit quitter Pékin le 31 décembre. "Ce n'est pas que moi qui suis visée là. La Chine ayant le rôle que l'on connaît maintenant, il est très important qu'on ne la laisse pas retomber dans des façons que l'on croyait totalement révolues et qui rappellent la Révolution culturelle", a-t-elle ajouté.