Environ 250 journalistes de France Télévisions ont validé lundi lors d'une assemblée générale la mise au vote mardi d'une motion de défiance à l'encontre de la présidente du groupe pour protester contre une baisse des moyens alloués à l'information, selon la SDJ de France 2.
Les participants se sont accordés sur le texte de la motion : "Faites-vous confiance à Delphine Ernotte-Cunci pour préserver la qualité et les moyens de l'information à France Télévisions", a indiqué à un membre de la Société des journalistes (SDJ) de France 2. Cette motion sera soumise mardi à l'ensemble des rédactions du groupe (France 2 et 3, franceinfo, franceinfo.fr et le service des sports), avec l'appui de leurs SDJ respectives. Le vote sera organisé de 9h à 19h et son résultat devrait être connu en début de soirée.
"Votre information de service public est en danger". Le communiqué commun des SDJ de @Francetele avant le vote de demain :https://t.co/UYaF9ejzAV
— SDJ France 2 (@SdjFrance2) 11 décembre 2017
La question posée aux journalistes demain sera la suivante : "Faites-vous confiance à @DelphineErnotte pour préserver la qualité et les moyens de l’information de France Télévisions ?"
— SDJ France 2 (@SdjFrance2) 11 décembre 2017
Une seconde motion contre la direction de l'information a été repoussée. En revanche, le vote d'une seconde motion de défiance contre la direction de l'information du groupe (pilotée par Yannick Letranchant) a été repoussé lors de l'AG par une large majorité, selon la même source. Les SDJ du groupe entendent protester "contre le manque de moyens et la suppression de postes de terrain de journalistes qui font l'actu au quotidien, dans les magazines et les JT", a rappelé la SDJ de France 2. La direction n'a pas souhaité commenter cette motion.
France Télévisions prévoit la suppression de 180 postes. Sommée par le gouvernement de réduire de 50 millions d'euros les dépenses du groupe en 2018, à 2,57 milliards d'euros, la direction du groupe a élaboré un plan d'économies prévoyant notamment la suppression de 180 postes équivalent temps plein (ETP) via des non-remplacements de départs à la retraite, dont 30 postes dans l'information. Il sera soumis à un conseil d'administration du groupe le 21 décembre.
Le plan d'économies 2018 contesté par les syndicats. La direction avait en outre envisagé initialement de réduire drastiquement la fréquence de diffusion des magazines Envoyé Spécial et Complément d'enquête, mais face au tollé suscité par cette perspective, le groupe a finalement maintenu le rythme des deux magazines, qui perdront néanmoins 3 ETP. Les journaux télévisés et d'autres magazines d'info seront également affectés, notamment le weekend. Parallèlement, la CGT, FO et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ont appelé l'ensemble des salariés du groupe à une grève de vingt-quatre heures mercredi, à l'occasion d'un Comité central d'entreprise. Ils veulent contester le plan d'économies pour 2018, mais aussi une réforme en profondeur de l'audiovisuel public que prépare le gouvernement.