L'ancien Premier ministre et candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2017 François Fillon faisait son retour à la télévision jeudi dans l'émission "Vous avez la parole" sur France 2. Accusé de "détournement de fonds publics" et alors que son procès va débuter fin février, François Fillon n'a pas suscité de véritable engouement, à en croire Véronique Reille-Soult, spécialiste des réseaux sociaux et présidente de Dentsu-Consulting, et Jannick Alimi, rédactrice en chef adjointe du service politique du Parisien/Aujourd'hui en France. Elles étaient les invitées de Philippe Vandel dans l'émission Culture Médias sur Europe 1 vendredi.
"Un peu déçus"
"J'en attendais une surprise sur l'homme François Fillon, l'homme politique Fillon ou sur le justiciable Monsieur François Fillon, je n'ai pas eu de grosse surprise", a résumé Jannick Alimi, qui va publier prochainement un livre intitulé Trocadéro, le jour où la droite s'est sabordée. "L'opinion et les internautes attendaient des révélations, potentiellement une forme mea culpa. On va dire qu'ils sont un peu déçus", a confirmé Véronique Reille-Soult.
Selon elle, près de 34.000 messages ont été publiés sur les réseaux sociaux entre le début de l'émission et vendredi matin à 8 heures. Un résultat qu'elle juge "pas énorme", d'autant plus que François Fillon aurait "eu plutôt un succès en audience".
Pas de retour en politique pour Fillon
Cet engouement relatif pour l'émission s'expliquerait par le peu d'annonces et de propos potentiellement polémiques tenus par l'ex-homme politique sarthois. "La seule chose que les gens ont vraiment retenu, c'est qu'il ne reviendrait pas en politique", explique Véronique Reille-Soult. Les internautes se seraient également interrogés sur la raison du passage de François Fillon à la télévision publique et la participation de son épouse aux élections municipales dans la commune de Solesmes dans la Sarthe.
François Fillon n'est pas non plus revenu sur son argument du "cabinet noir" qui aurait, avait-il dit, provoqué sa chute en 2017. "Trois ans après, on pouvait espérer des précisions, on n'en a eu aucune", explique Jannick Alimi.
"Tout ce qu'il lui reste"
Pour elle, l'ancien Premier ministre a effectué sa "dernière manifestation de l'homme politique" avant "d'alimenter la chronique judiciaire". Une "manière de s'appuyer sur l'opinion publique" car, conclut-elle, "c'est bien tout ce qu'il reste aujourd’hui [à] François Fillon sur sa vie politique et personnelle".