Les frappes de Tsahal, l'armée israélienne, sur un bâtiment hébergeant des médias constituent-elles un crime de guerre ? Reporters sans frontières (RSF) a en tout cas annoncé avoir saisi la Cour pénale internationale contre ces attaques qui ont détruit les locaux de 23 médias installés à Gaza. Le bâtiment visé abritait notamment les bureaux de la chaîne qatari Al-Jazeera et de l'agence américaine Associated Press. Il aurait aussi accueilli un bureau de renseignements du Hamas, selon Israël. L'immeuble a été abattu samedi, juste après avoir été évacué.
"Ces attaques contre des médias semblent relever du crime de guerre" estime au micro de Culture Médias Christophe Deloire, le directeur général de RSF. "Ce que nous demandons à la procureur de la Cour pénale internationale, c'est d'enquêter, c'est de faire la lumière."
"Le caractère délibéré est évident"
"Un crime de guerre est une attaque délibérée contre des civils ou leurs biens", rappelle Christophe Deloire. "Là, le caractère délibéré est évident. Les médias sont des civils. À supposer même qu'il y avait une forme de nécessité pour Israël d'attaquer cet immeuble, ce qui n'est vraiment pas prouvé, deux critères n'ont pas été appliqués. Il n'y a pas eu de distinction et il n'y a pas eu de proportionnalité. Donc c'est constitutif à nos yeux d'un crime de guerre."
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a estimé que l'immeuble détruit samedi à Gaza était une cible parfaitement légitime. Joe Biden, le président américain, s'est contenté de rappeler aux Israéliens que garantir la sécurité des journalistes et des médias indépendants était capital.