Des journalistes d'iTELE, en grève depuis lundi, ont réagi avec colère samedi en constatant qu'une partie des bureaux de la chaîne d'info avaient été déménagés pour faire place à l'arrivée de la rédaction de Direct Matin, également propriété de Vincent Bolloré. Une partie de la rédaction d'iTELE a aussi découvert l'installation sur la façade de la chaîne d'une nouvelle enseigne, "news factory", nom que Vincent Bolloré entend donner à son pôle info, qui a toutefois été rapidement retirée, après le décrochage accidentel de plusieurs lettres, selon des témoins.
"On le vit comme une provocation". Ces incidents ont fait monter la tension, à deux jours d'une nouvelle assemblée générale, qui doit décider de la poursuite du mouvement de grève sans précédent au sein de la chaîne d'info de Canal+, déclenché par l'arrivée à l'antenne de Jean-Marc Morandini malgré sa mise en examen pour "corruption de mineur aggravée". "C'est vraiment n'importe quoi", a déclaré à l'AFP un membre de la rédaction, s'insurgeant que "des affaires de salariés aient été mises à la poubelle" lors du déménagement. "Faire ça en pleine grève, on le vit comme une provocation", a renchéri une autre journaliste, s'indignant que ce déménagement ait lieu alors que "le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) n'a pas rendu d'avis". "C'est fait à la va-vite, c'est consternant", a-t-elle dénoncé.
Pendant ce temps, déménagement de bureaux et travaux dans les locaux pour permettre l'arrivée de Direct Matin. pic.twitter.com/Nmeb3YnHTe
— iGREVE (@greve_i) 22 octobre 2016
Des photos de ce déménagement ont été postées sur le compte Twitter des grévistes, @greve_i, de même que des clichés montrant l'arrivée des pompiers à la suite du décrochage accidentel de lettres de l'enseigne "news factory". L'incident a finalement entraîné le retrait de toute l'enseigne, un tweet montrant les lettres blanches posées au sol sous le titre "la 'news factory' à terre". La direction a assuré que les déménageurs "n'avaient pas l'instruction de mettre les affaires de qui que ce soit à la poubelle", et qu'ils "s'étaient trompés", reconnaissant que le déménagement avait démarré "trop tôt".
Des effets personnels des salariés sont mis à la poubelle.
— iGREVE (@greve_i) 22 octobre 2016
Les journalistes grévistes sur place tentent de récupérer un maximum de choses. pic.twitter.com/2TV7jA5QtB
"Les gens qui vont bouger seront informés à partir de lundi, il y a eu un incident ce week-end concernant les affaires de six ou sept personnes, lié au démarrage un peu précipité de l'opération de déménagement", a ajouté la direction. Quant au décrochage des lettres, il s'agit d'un "incident regrettable", lié à une "erreur de fixation de la part du prestataire".
17h23
— iGREVE (@greve_i) 22 octobre 2016
Bye bye le "N" pic.twitter.com/slxyM4hUdZ
"Je quitte iTélé ce soir". Les salariés d'iTELE ont décidé massivement vendredi de reconduire leur grève jusqu'à lundi et réclamé au gouvernement la nomination d'un médiateur pour sortir du blocage. Le ministère de la Culture ne s'était samedi toujours pas exprimé sur cette demande. La chaîne a par ailleurs enregistré un nouveau départ, celui du chroniqueur spécialiste des questions internationales, Olivier Ravanello. "Je quitte iTélé ce soir. Cas de conscience. Beaucoup de tristesse et de fierté d'avoir été l'un d'entre eux #leplusbeaumetierdumonde", a-t-il tweeté vendredi soir.