Plus qu'une mini-série documentaire, c'est une belle saga que diffuse Arte à partir de mardi soir avec "Mohammed Ali". Cette série signée par l'Américain Ken Burns est, comme son nom l'indique, consacrée à la vie du boxeur né sous le nom de Cassius Clay et qui s'était rebaptisé Mohammed Ali pour rompre avec un patronyme hérité de l'esclavage subi par ses ancêtres. C'est loin d'être la première fois que Mohammed Ali fait l'objet d'un documentaire. Mais celui-ci se déroule en quatre rounds, pour une durée totale de huit heures que l'on ne voit pas passer.
Un boxeur qui était tout aussi adulé que détesté à son époque, comme l'explique dans ce documentaire le journaliste David Remnick. "Lorsqu'on pense à Mohammed Ali aujourd'hui, on voit cet homme vulnérable qui allume la flamme olympique à Atlanta. Tout le monde l'aime, les Noirs comme les Blancs. C'est un héros universel. Il est vénéré religieusement comme Bouddha", observe-t-il. "Mais, jusqu'au milieu de sa carrière, il était très clivant. Certains le détestaient pour des raisons raciales, sociales, religieuses ou politiques. Notamment après son refus de combattre au Vietnam. Ou simplement ils ne le supportaient pas. Et d'autres l'adoraient."
Une enfance marquée par la ségrégation raciale
C'est justement toute cette ambivalence que va explorer Ken Burns dans sa série, au travers d'images d’archive de ses combats dès son plus jeune âge (il monte sur le ring pour la première fois à 12 ans), de témoignages de spécialistes sur son ascension sans précédent dans le monde de la boxe, mais aussi d'informations plus intimes, avec les témoignages de trois de ses ex-femmes et de ses filles.
"Mes plus anciens souvenirs avec mon père, c'est quand on marchait dans les aéroports, encerclés par la foule", explique ainsi dans le documentaire Hana Ali, l'une de ses filles. "Je sentais sur ma poitrine les applaudissements et les hurlements des gens. Je regardais mon père en me demandant qui était cette personne. C'était tout le temps comme ça. Partout où on allait, les gens lui disaient qu'il était le meilleur et qu'ils l'adoraient. J'aimais sentir l'énergie et l'amour qu'il recevait."
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Le documentaire revient aussi sur l'enfance du boxeur né à Louisville dans le Kentucky, une enfance marquée par la ségrégation raciale. On comprend aussi que dès tout petit, Mohammed Ali avait déjà un caractère bien trempé. S'il devient champion du monde poids lourd à tout juste 22 ans, c'est aussi la période où Cassius Clay change de nom et qu'il commence à s'engager pour le droit des Noirs américains.
La série documentaire est diffusée à partir de mardi soir à 20h55 sur Arte, elle est déjà disponible sur Arte.tv.