Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé jeudi adresser deux mises en demeure à Canal+ au sujet de sa chaîne d'informations iTÉLÉ, qui connaît le plus long conflit social de son histoire.
Dans un communiqué, le gendarme de l'audiovisuel précise adresser une première mise en demeure concernant "des manquements aux exigences d'honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement" de l'information dans l'émission de Jean-Marc Morandini, à l'origine du mouvement de protestation de la rédaction de la chaîne.
#itélé : le CSA décide de deux mises en demeurehttps://t.co/kYX7cR70mypic.twitter.com/IzxmsJZ64s
— CSA (@csaudiovisuel) 3 novembre 2016
Des sanctions si les manquements perdurent. La seconde mise en demeure porte sur l'absence de fonctionnement effectif depuis septembre 2015 du comité d'éthique qui est prévu dans la convention conclue par la chaîne avec le CSA. "Faute de remédier à ces manquements, l'éditeur s'expose à des procédures de sanction", indique le CSA.
Le CSA avait été saisi par des téléspectateurs et des salariés d'iTÉLÉ, qui réclament une charte éthique, un projet précis et des moyens accrus, en plus du départ de l'animateur vedette Jean-Marc Morandini, mis en examen "pour corruption de mineur aggravée". La décision du CSA a été accueillie "avec satisfaction" par la rédaction, selon un journaliste. "On n'a encore rien gagné", a-t-il cependant tempéré. Canal+ a quant à elle tenu à préciser que "lorsque l’émission 'Morandini Live' reprendra, elle sera bien sûr soumise aux mêmes exigences de qualité et de rigueur que l’ensemble des programmes de la chaîne, et que le comité d’éthique dont la mission est de veiller au pluralisme sur la chaîne sera réuni à nouveau dans les meilleurs délais comme le demande le CSA."
Le CSA "très attentif" à la séparation "entre information et divertissement". Parallèlement à ces deux "mises en demeure", le CSA souligne qu'il demeure "très attentif" à la nette séparation "entre information et divertissement" sur iTELE. Il sera également "particulièrement attentif" à ce que la chaîne de Vincent Bolloré "formule des propositions pour rétablir une offre de programmes qui contribue au pluralisme de l'information", selon le communiqué. La direction de la chaîne avait annoncé à ses salariés qu'iTELE, en prenant bientôt le nom de CNews, deviendrait "une chaîne d'info à 90%". Le régulateur souligne également que "la persistance du conflit social" qu'iTELE connaît depuis bientôt trois semaines "est de nature à affaiblir durablement la rédaction".