Les journalistes d'iTélé ont voté à 90% des voix vendredi en faveur de la poursuite de la grève pour le 5e jour consécutif, mais seulement jusqu'à 20h, a indiqué la SDJ, dans l'attente des résultats d'une réunion avec la direction vendredi midi.
Un début de dialogue. Jeudi soir, un début de dialogue s'était noué entre rédaction et direction, après l'intervention du CSA qui a implicitement critiqué l'obstination du groupe à maintenir à l'antenne Jean-Marc Morandini, dont l'arrivée a déclenché une grève massive qui paralyse la chaîne d'info depuis lundi. La paralysie d'iTélé, en grève depuis lundi suite à l'arrivée de Jean-Marc Morandini, a profité cette semaine à sa concurrente LCI, qui a grimpé à 0,5% d'audience, passant devant iTélé, selon des chiffres de TF1. iTélé a chuté à 0,5% de part d'audience mercredi et jeudi, avec 38.000 téléspectateurs en moyenne - contre près de 1% habituellement - passant derrière LCI qui a attiré 42.000 téléspectateurs en moyenne et 0,5% de l'audience, un record depuis son passage en gratuit en avril dernier.
L'inquiétude du CSA. Au bout de quatre jours de conflit, la rédaction a obtenu jeudi soir une première réunion avec la direction en présence de cinq syndicats, sur des revendications précises : le départ de l'animateur, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée", mais aussi davantage de moyens pour la chaîne et de meilleures conditions financières pour ceux qui voudraient partir. Jeudi après-midi, le CSA était intervenu en convoquant le n°2 de Canal+, Jean-Christophe Thiéry, pour lui demander des explications sur une situation jugée "inquiétante".
A l'issue de la rencontre, visiblement insatisfait de ses réponses, le CSA a publié un bref communiqué pour exprimer sa "vive préoccupation sur la pérennité de la chaîne" et estimant que l'avenir d'iTélé comptait davantage que le sort d'une personnalité, deux enjeux selon lui "disproportionnés". Cette critique inattendue a surpris la direction, a raconté un journaliste de la rédaction, pour qui les dirigeants de Canal+ et de sa filiale iTélé sont depuis jeudi soir nettement plus "à l'écoute" des revendications des salariés.