"On boucle très tôt". Laurent Joffin, directeur de la rédaction de Libération, a expliqué jeudi midi sur Europe 1 pourquoi son journal n'avait pas publié la photo de l'enfant syrien, découvert sans vie sur une plage turque, qui bouleverse l'Europe depuis hier. "On boucle très tôt, à 19 heures, et on n'a pas été assez rapide", a-t-il indiqué au micro de Jean-Michel Aphatie. Cette photo a fait jeudi la Une de nombreux journaux dans toute l'Europe.
"Un paradoxe dans cette affaire". Sur le fond, Laurent Joffrin estime que Libération n'a pas de leçon à recevoir sur son traitement de la crise des migrants. "Il y a un paradoxe dans cette affaire. Depuis le mois de juin, on a fait cinq Unes sur la question des migrants. J'ai écrit moi-même, en tant qu'éditorialiste du journal, cinq papiers pour dire qu'il fallait changer la politique à l'égard des réfugiés. J'avais le sentiment de prêcher un peu dans le désert", déplore-t-il.
"Seuls pendant des semaines". "On a publié par ailleurs des dizaines de photos émouvantes de réfugiés. Et aujourd'hui, on se tourne vers nous pour dire : 'vous ne faites rien'. C'est incroyable !", souligne Laurent Joffin. Avant de conclure : "On a été seuls pendant des semaines".