La cheffe du service politique du journal "Le Monde", Ivanne Trippenbach, a annoncé samedi qu'elle quittait cette fonction et changeait de service devant "l'émoi suscité" par le fait que son conjoint soit un conseiller du Premier ministre Gabriel Attal.
La cheffe du service politique du journal Le Monde, Ivanne Trippenbach, a annoncé samedi qu'elle quittait cette fonction et changeait de service devant "l'émoi suscité" par le fait que son conjoint soit un conseiller du Premier ministre Gabriel Attal.
"J'ai toujours informé mes employeurs de ma situation personnelle"
"Au vu de l'émoi suscité, j'ai décidé de quitter la direction du service politique du Monde et me réjouis de rejoindre le service des grands reporters", a écrit Mme Trippenbach sur X. "Depuis que j’exerce le métier de journaliste - chacun de mes articles en atteste - tous ceux que j’ai croisés savent que je le fais avec indépendance et liberté", a-t-elle ajouté.
"À chaque étape de mon parcours, j’ai toujours informé mes employeurs de ma situation personnelle, en toute transparence. C’est ici, de mon point de vue, que réside l’éthique inhérente au journalisme. Jamais aucune femme ne devrait être réduite à son conjoint. Quelle que soit sa vie privée, on peut être une femme libre et une journaliste indépendante", a-t-elle poursuivi.
Les membres de la rédaction s'étaient inquiétés d'un risque de conflit d'intérêt
Mardi, le site Arrêt sur Images avait fait état de "remous" au sein du quotidien Le Monde depuis que Rayan Nezzar, avec lequel la journaliste est en couple depuis plusieurs années, a été nommé conseiller, chef du pôle action et comptes publics, auprès du Premier ministre Gabriel Attal, le 9 janvier. M. Nazzar travaillait déjà avec Gabriel Attal lorsqu'il était ministre de l'Education.
Selon une enquête de Mediapart publiée avant l'annonce du retrait de Mme Trippenbach, plusieurs membres de la rédaction du quotidien du soir s'étaient inquiétés d'un risque de conflit d'intérêt depuis son passage à Matignon, et "une réunion du comité d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde (avait) été convoquée en urgence, lundi 29 janvier, afin de résoudre la crise".