La journaliste Ariane Lavrilleux remise en liberté après une garde à vue qui a indigné la profession

La journaliste Ariane Lavrilleux a été remise en liberté mercredi soir après 48 heures de garde à vue © Twitter Ariane Lavrilleux
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Julien Pichené, avec AFP

La journaliste Ariane Lavrilleux a été remise en liberté mercredi soir après 48 heures de garde à vue dans une enquête sur ses articles sur un possible détournement par l'Egypte d'une opération de renseignement française, une mesure coercitive rarissime qui a indigné la profession.

La journaliste Ariane Lavrilleux  a été remise en liberté mercredi soir après 48 heures de garde à vue dans une enquête sur ses articles sur un possible détournement par l'Egypte d'une opération de renseignement française, une mesure coercitive rarissime qui a indigné la profession.

"Je suis libre, merci beaucoup pour votre soutien"

"Je suis libre, merci beaucoup pour votre soutien" a écrit sur X (ex-Twitter) et en trois langues la journaliste mercredi soir, un message accompagné d'une photo le poing levé devant un drapeau égyptien.

Son avocate Me Virginie Marquet a confirmé à l'AFP sa libération vers 21H00 tandis qu'une source proche de l'enquête a indiqué que sa garde à vue était "levée" tandis qu'un ancien militaire, également retenu depuis mardi, allait lui être présenté à un magistrat en vue de possibles poursuites.

Un article sur la mission de renseignement française "Sirli"

"Ca va, elle est très combative", s'est félicitée auprès de l'AFP Magali Serre, présidente de Disclose, média qui avait publié son article fin 2021.

Disclose avait affirmé dans un article publié en novembre 2021 que la mission de renseignement française "Sirli", entamée en février 2016 au profit de l'Egypte au nom de la lutte antiterroriste, avait été détournée par l'Etat égyptien qui se servait des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne.

A la suite de cette publication, le ministère français des Armées avait porté plainte pour "violation du secret de la Défense nationale". 

Une enquête préliminaire avait été ouverte en novembre 2021 avant qu'une juge d'instruction ne soit désignée à l'été 2022, d'après Disclose. Aucune source judiciaire n'a pu confirmer mercredi soir ces éléments.

Disclose a précisé mercredi, sur X, que selon ses informations, "les enquêteurs de la DGSI reprochent à (la) journaliste d'avoir signé cinq articles sur les ventes d'armes françaises à l'étranger, publiés dans le média depuis 2019". Outre celui portant sur l'opération "Sirli", Disclose cite des articles portant sur "la vente de 30 avions Rafale à l’Égypte", "les armes livrées à la Russie jusqu'en 2020", "la vente de 150.000 obus à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis (EAU)" et "le transfert d'armes illicite des EAU vers la Libye".