Cible d’une enquête judiciaire, Le Canard enchaîné dément avoir eu recours à un emploi fictif, défendant un montage qui, bien qu'"acrobatique", n’a "lésé" personne selon lui, dans son édition à paraître mercredi. Le couple, André Escaro, aujourd’hui 94 ans, et sa femme Edith, journaliste, avait "l’habitude de travailler en binôme", explique le comité d’administration du journal, composé notamment du directeur de la publication, Nicolas Brimo.
Edith aurait été embauchée en renfort d'André
Selon ce comité, les faits remontent à 1996, année où André Escaro, "pilier" du journal et auteur de "cabochons" (petits dessins), décide de prendre sa retraite, au grand dam de la direction du palmipède, qui entend le retenir.
Mais "le cumul-emploi retraite n’est pas autorisé", lui rappelle alors André Escaro, "surtout" soucieux de "s’éloigner des turbulences politiques pour mieux se consacrer à ses passions", explique le comité. "Il cédera finalement à condition que sa compagne, Edith l'épaule en lisant notamment "la presse pour lui". "C’est ainsi qu’Edith a été embauchée, en renfort d’André, lequel n’a évidemment plus touché un sou", pour produire "plus de 8.000" dessins qui n’ont "rien de fictif" pendant 26 ans, jusqu’à leur mise en retrait en juin, selon l’article.
De fait, l’enquête découle d’une plainte contre X du journaliste et délégué syndical SNJ-CGT, Christophe Nobili, l’un des trois enquêteurs du Canard Enchaîné à l’origine des révélations, en 2017, sur les soupçons d’emploi fictif visant François Fillon et sa femme Penelope.