Entre le CSA et Vincent Bolloré, le torchon brûle. Vivendi a déposé pas moins de sept recours pour contester les sanctions prononcées à l'encontre de la chaîne du groupe, C8, et de son animateur phare, Cyril Hanouna. Vincent Bolloré réclame notamment 13 millions d'euros pour compenser la suppression de la pub dans Touche pas à mon Poste.
Des sanctions lancées par la société civile. "Nous sommes intervenus fortement pécuniairement après deux années de dialogue infructueux [avec C8, ndlr] qui portaient notamment sur l'indépendance et l'impartialité du pouvoir éditorial au regard des intérêts économiques dont le groupe de Monsieur Bolloré a la charge. Sur ce problème, nous n'avons obtenu aucun résultat", a défendu Olivier Schrameck, président du CSA, vendredi au micro de Village Médias sur Europe 1. "La sanction originale que nous avons prise, prévue par la loi, à savoir la suppression de la publicité, a été lancée par la société civile elle-même", veut également rappeler le responsable. "Ce sont les entreprises qui, de leur propre initiative, ont commencé à refuser de laisser leurs publicités au bénéfice de cette émission. Nous avons donc été, tout en respectant la loi, dans le courant de la réaction de la société civile".
Une cible privilégiée. Devenu la cible de nombreux sketches de Cyril Hanouna ou encore des Guignols qui le présentent en censeur, Olivier Schrameck assure en outre faire passer sa fonction avant tout ressentiment personnel. "C'est notre rôle de faire plus de mécontents que de satisfaits, et donc, nous avons effectivement l'habitude d'être raillés. Si ceux qui s'y essayent pensent qu'ils vont infléchir notre position, dans un sens ou dans un autre, ils vont être bien déçus !", déclare-t-il. "Ma réaction d'homme doit s'effacer derrière la responsabilité de ma fonction".