"Longtemps bastion de la liberté artistique, le Festival de Cannes a un secret : il censure les interviews du directeur du festival Thierry Frémaux." C'est par ces mots forts que le site américain Deadline raconte sa mésaventure à ses lecteurs. Le média leur explique pourquoi il a décidé de ne pas publier du tout l'interview qu'il a faite du directeur du festival. Deadline préfère en raconter les coulisses. Il s'étonne d'abord que le festival ait accordé cet entretien à condition de pouvoir le relire. Ce qui n'est jamais arrivé avec aucun autre festival, d'après le média américain. L'argument du service de presse était de s'assurer de la bonne retranscription des propos.
Mais, d'après Deadline, ce n'est pas ce qui s'est réellement passé au moment de la relecture. Le festival aurait voulu couper des passages jugés sensibles et matière à polémiques. Thierry Frémaux y parlait notamment du réalisateur Roman Polanski, et aurait sous-entendu qu'il n'y aurait pas de problème éthique à l'accueillir au festival. Une autre réponse sur le manque de réalisatrices femmes a également été censurée.
Un possible deuxième cas de censure
Des demandes qui étonnent d'autant plus le site américain, puisque l'interview avec Thierry Frémaux se serait très bien passée, dans une "ambiance décontractée". Non seulement le média dénonce ces pratiques et reproche également aux autres journalistes de ne pas s'insurger. D'autant plus qu'il dit avoir connaissance d'un autre cas de censure. Une réponse sur le manque de réalisateurs Noirs aurait été coupée d'un article d'un autre média.
Le journaliste de Deadline finit son article en ressortant une vieille citation de Thierry Frémaux : "Un grand festival est un festival libre, la liberté d'expression est essentielle pour en assurer la grandeur". Une citation que le média enrichit ainsi : "Il en va de même pour la presse".