Claas Relotius, un ancien journaliste de l'influent hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui a reconnu des falsifications d'articles, a démenti jeudi avoir détourné des dons en faveur d'orphelins syriens. L'hebdomadaire avait annoncé dimanche porter plainte pour de présumés détournements de fonds contre son ancien journaliste vedette, déchu pour de multiples falsifications.
"À aucun moment, il n'avait l'intention de collecter lui-même des dons". Der Spiegel accusait Claas Relotius d'avoir lancé, en fournissant ses coordonnées bancaires personnelles, une collecte d'argent par e-mail auprès des lecteurs pour aider des victimes dont le sort était évoqué dans l'un de ses articles falsifiés. "À aucun moment, il (Claas Relotius) n'avait l'intention de collecter lui-même des dons. Une telle utilisation n'a jamais eu lieu", a assuré jeudi le cabinet d'avocats Unverzagt von Have, qui défend l'ex-journaliste.
Selon le communiqué du cabinet, publié sur le site du Spiegel, Claas Relotius aurait collecté 7.000 euros, auxquels il aurait lui-même ajouté 2.000 euros. Il aurait ensuite transféré en octobre 2016 la somme à Diakonie Katastrophenhilfe, l'une des principales ONG protestantes allemandes, pour un projet de soutien aux enfants réfugiés de guerre en Irak.
Articles inventés en partie ou intégralement. L'hebdomadaire a lui-même révélé le 19 décembre que Claas Relotius, 33 ans, primé à de multiples reprises, avait depuis plusieurs années inventé en partie ou intégralement des articles qu'il a écrits pour le titre, en particulier des reportages remarqués aux États-Unis ou avec des enfants syriens.
D'autres publications, comme l'hebdomadaire Die Zeit ou le quotidien Der Tagesspiegel, ont depuis annoncé avoir des doutes sur plusieurs de ses écrits quand il était encore pigiste. Cette annonce a suscité une vive émotion en Allemagne et soulevé de nombreuses interrogations, notamment sur la façon dont ce jeune journaliste est parvenu à tricher durant des années sans être inquiété.