Le journaliste français, Olivier Bertrand, retenu depuis vendredi par les autorités turques qui l'avaient interpellé pendant un reportage à Gaziantep près de la frontière syrienne, a été libéré dimanche soir et a pris un avion pour la France dans la foulée, a annoncé son employeur. "Notre journaliste Olivier Bertrand est libre, il est dans l'avion pour Paris", a indiqué le site d'information Les Jours sur Twitter. "Infinis remerciements à celles et ceux qui nous ont soutenus et aidés", a ajouté le site.
Notre journaliste Olivier Bertrand est libre, il est dans l'avion pour Paris.
— Les Jours (@Lesjoursfr) 13 novembre 2016
Infinis remerciements à celles et ceux qui nous ont soutenus et aidés durant ces trois jours.
— Les Jours (@Lesjoursfr) 13 novembre 2016
Nous avons la confirmation qu'une procédure d'expulsion de notre journaliste @Ol_Bertrand est en cours.
— Les Jours (@Lesjoursfr) 13 novembre 2016
Dimanche matin sur Europe 1, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault avait "exigé" la remise en liberté d'Olivier Bertrand, arrêté alors qu'il était en reportage dans la province de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Son arrestation a suscité une importante mobilisation des médias et des internautes en France au cours du week-end.
Des accréditations manquantes ? Selon Anadolu, Olivier Bertrand a été interpellé et placé en garde à vue car il n'avait pas demandé les accréditations nécessaires auprès des autorités. L'agence de presse pro-gouvernementale turque présente par ailleurs Olivier Bertrand comme un journaliste qui a écrit des articles "en faveur" de personnes soupçonnées d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du putsch manqué en juillet. L'interpellation d'Olivier Bertrand survient alors que les relations entre Ankara et Bruxelles se sont tendues ces dernières semaines, après l'arrestation de plusieurs journalistes et opposants politiques turcs.
La presse menacée en Turquie. Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, les autorités turques ont mené des purges qui ont notamment frappé les médias et les journalistes turcs de plein fouet. Les conditions de travail se sont par ailleurs dégradées au cours des derniers mois pour les journalistes étrangers en Turquie, selon des défenseurs de la liberté de la presse qui font état d'arrestations, d'expulsions et de difficultés administratives. Pour faire un reportage dans la Gaziantep, les autorités turques demandent une accréditation auprès du bureau du Premier ministre et auprès du gouvernorat local.