Le directeur de franceinfo Vincent Giret a dénoncé samedi une attaque "irresponsable" de Jean-Luc Mélenchon qui a traité d'"abrutis" et de "menteurs" les journalistes de la radio publique qui enquêtent sur ses comptes de campagne présidentielle.
"Après avoir attaqué le service public et franceinfo, Jean-Luc Mélenchon passe aux insultes, et aux appels 'à pourrir' nos journalistes. Cet appel à la haine et à la violence est irresponsable. Défense absolue du professionnalisme et de l'intégrité de nos journalistes", a-il écrit sur Twitter. Samedi, Radio France a annoncé son intention de porter plainte après les propos du député LFI.
Après avoir attaqué le service public et @franceinfo Jean-Luc Mélenchon passe aux insultes, et aux appels « à pourrir » nos journalistes. Cet appel à la haine et à la violence est irresponsable. Défense absolue du professionnalisme et de l’intégrité de nos journalistes https://t.co/kda0DdZZPP
— Vincent Giret (@vincentgiret) 20 octobre 2018
Appel de Mélenchon à "pourrir" les journalistes. Après une enquête vendredi matin de franceinfo sur des soupçons de surfacturation lors de sa campagne présidentielle de 2017, le leader de la France insoumise s'est en pris aux journalistes de la radio qui, selon lui, "ont l'air de ce qu'ils sont, c'est à dire d'abrutis, et tous les autres ont suivi sans réfléchir". "Ils sont comme les moutons, il y en a un qui court et tous les autres courent derrière", a-t-il poursuivi, dans un message sur les réseaux sociaux, en parlant de la réaction des autres médias et en appelant à "pourrir" les journalistes.
"Il faut qu'à la fin, des milliers de gens se disent: les journalistes de France Info sont des menteurs, sont des tricheurs et il y a autour un système qui n'a même plus de recul professionnel de se dire 'mais qu'est-ce qu'on est en train de raconter ?'", a lancé Jean-Luc Mélenchon qui avait fait l'objet cette semaine de perquisitions et a été auditionné par la police.
Le syndicat FO porte plainte contre le député LFI. Le syndicat FO de Radio France a de son côté annoncé samedi qu'il allait porter plainte contre le député LFI. "Nos avocats avaient reçu mandat d'étudier une procédure liée aux propos diffamatoires de Jean-Luc Mélenchon. Ils en étudient désormais une seconde pour cet appel à la haine et la violence contre une cible parfaitement identifiable, 'les journalistes de France Info', une procédure qui relève pour le coup du pénal", a souligné le syndicat dans un communiqué. "Si la parole des députés doit être libre, elle ne saurait cependant s'émanciper des lois qui ont pour objet la protection des citoyens et de la démocratie", ajoute FO.
Enquête ouverte du parquet de Paris après les perquisitions. Mardi, le siège du parti et les domiciles de Jean-Luc Mélenchon et d'anciens assistants avaient été perquisitionnés dans une ambiance très tendue, qui a donné lieu à des accrochages avec la police. Après ces incidents, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire" et "violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique".
"franceinfo n'est pas une radio d'État, mais de service public"
Dès vendredi, Vincent Giret avait réagi aux propos de Jean-Luc Mélenchon, qui accusait Radio France d'être une radio d'État. Le directeur de franceinfo a d'emblée répondu au leader de La France Insoumise.
Franceinfo "n'est pas une radio d'Etat, mais de service public" : le directeur de la station répond à Jean-Luc Mélenchonhttps://t.co/hmZyKApGfipic.twitter.com/SxniUUbUHK
— franceinfo (@franceinfo) 19 octobre 2018