Le reporter Gaspard Glanz pourra se trouver à Paris le 1er-Mai et les prochains samedis après la levée par le tribunal de Paris de son contrôle judiciaire qui lui interdisait d'être dans la capitale ces jours-là.
Gaspard Glanz avait été interpellé le 20 avril, lors de "l'acte 23" des "gilets jaunes", après avoir fait un doigt d'honneur aux forces de l'ordre. Devant être jugé le 18 octobre pour "outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique", il avait été placé sous contrôle judiciaire par un juge des libertés et de la détention (JLD) la semaine passée.
Un contrôle judiciaire pas motivé
Le tribunal a reconnu l'irrégularité de l'ordonnance de placement sous contrôle judiciaire, en raison de l'absence de motivations, comme le réclamaient les avocats de Gaspard Glanz, Me Raphaël Kempf et Ainoha Pascual.
Reconnaissant l’irrégularité de la mesure de Contrôle Judiciaire, le tribunal lève totalement le contrôle judiciaire ✊ pic.twitter.com/n5XyXqDiHt
— Gaspard Glanz (@GaspardGlanz) 29 avril 2019
"C'est une excellente nouvelle. Le tribunal a dit et a rappelé que le JLD (juge des libertés et de la détention, ndlr) devait motiver un placement sous contrôle judiciaire. Depuis une semaine, nous ne savions pas les raisons qui avaient conduit le JLD à placer Gaspard Glanz sous contrôle judiciaire", a réagi Me Kempf. "Le tribunal correctionnel vient rappeler un principe du droit qui est que tout citoyen qui fait l'objet d'une mesure de justice doit pouvoir en comprendre les raisons", a-t-il ajouté. Reconnaissant que l'ordonnance contestée ne présentait "pas toute la motivation que l'on serait en droit d'attendre", le procureur avait toutefois affirmé que le contrôle judiciaire se justifiait par le besoin d'éviter la réitération de l'infraction.
Après la décision, le reporter indépendant de 32 ans a annoncé qu'il serait présent le 1er-Mai à Paris pour couvrir les manifestations. Au cours de l'audience, Me Pascual a également fait valoir que le contrôle judiciaire prononcé symbolisait "la mise à mort économique" de Gaspard Glanz. "Ce n'est pas à un juge de décider pour un journaliste quel sujet il peut couvrir", a-t-elle ajouté.