Les principales figures du Rassemblement national ont été priées par leur direction "de ne plus répondre aux sollicitations de BFMTV", notamment après le recrutement d'une nouvelle journaliste pour suivre le parti, a indiqué vendredi à l'AFP un responsable du RN en confirmant une information de Politico.
"Nous accueillons cette décision comme une rupture de confiance"
"Après avoir exposé à la direction de la chaîne nos plus grandes réticences envers une journaliste qui conduit professionnellement depuis plusieurs années un combat militant et politique contre nous, BFMTV choisit en conscience de confirmer ce choix", a déploré la direction du RN dans un message envoyé aux "principaux orateurs" du parti. Selon plusieurs médias, la journaliste Sophie Dupont doit quitter l'émission Quotidien diffusée sur TMC pour rejoindre le service politique de BFMTV et y suivre le Rassemblement national.
"Nous accueillons cette décision comme une rupture de confiance. Cette décision est de nature évidente à altérer le traitement objectif du mouvement", a-t-il encore été écrit aux pontes médiatiques du parti d'extrême droite, en leur demandant, "en accord avec Marine (Le Pen), de ne plus répondre aux sollicitations de BFMTV", que ce soit pour des "plateaux" en studio, "duplex", ou "interviews". Un responsable du RN a confirmé à l'AFP l'authenticité de ces messages, en expliquant qu'il ne s'agissait pas d'un "boycott" mais d'un "moratoire".
Selon les lepénistes, il n'y plus de journaliste de BFMTV attitré pour suivre le RN "depuis trois mois et ce sera encore le cas trois mois". "On demande un traitement normal avec un suivi comme tous les autres partis", a-t-il poursuivi, en reconnaissant par ailleurs que la nomination de Sophie Dupont était "la goutte d'eau" qui faisait déborder le vase. Sollicitée par l'AFP, BFMTV a indiqué qu'elle ne "s'exprimera pas sur le sujet".