Le sujet-mystère de la dernière enquête de l'année de Society est désormais connu. Le magazine distille des indices depuis samedi, et le dernier en date, publié lundi soir, était assez clair : trois poteaux de bois installés dans la mer. Pour son dernier numéro de l’année, Society a donc décidé de s’intéresser à Koh-Lanta. Les deux journalistes Emmanuelle Andreani et Théo Denmat racontent dans Culture Médias leur enquête de plusieurs mois sur ce phénomène télévisuel.
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"Essayer de comprendre pourquoi tout le monde regarde"
L'émission de télévision n'en finit plus de bâtir sa légende. Pour sa finale, vendredi dernier sur TF1, Koh Lanta a réuni 6,3 millions de téléspectateurs, dont 44% des femmes de moins de 50 ans. Pour n'importe quel programme, c'est un succès. Pour une émission qui s'apprête à fêter ses 20 ans, c’est inespéré.
C'est cette longévité que le journaliste Théo Denmat a voulu comprendre. "La genèse de cet article, c'est essayé de comprendre l'origine de cette émission, comment elle est arrivée à la télévision à l'étranger, puis comment elle est arrivée en France", explique-t-il. "Et surtout essayer de comprendre pourquoi tout le monde regarde ça en ce moment."
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Selon lui, l'une des clés du succès de l'émission, c'est les débats qu'elle crée entre les téléspectateurs, dans leur salon comme sur les réseaux sociaux. "On est dans une époque qui est très sujette aux théories du complot par exemple, et on voit que Koh Lanta n'y échappe pas", observe-t-il. "L'une des grandes questions des téléspectateurs, c'est toujours de savoir si les cameramen aident les candidats à trouver les colliers d'immunité et les poignards. On a essayé de déceler des failles de production et il se trouve que l'émission est plutôt réglo."
La véritable île déserte n'existe pas
La question de l’authenticité du programme s’est beaucoup posée, qu’il s’agisse de la production ou du comportement des candidats. Et, selon Emmanuelle Andreani qui a co-signé l'enquête, il existe bel et bien une forme de trucage. "Il n'y a pas de trucages dans le sens où les candidats ne sont pas des acteurs, où ils ne sont pas aidés par la production", précise-t-elle. "Mais il y a un trucage bien plus grand : aujourd'hui trouver une île déserte coupée du monde c'est compliqué, et le fait de retranscrire cette idée à la télévision demande tout un dispositif qui est d'une ampleur folle."
Dans son travail d'enquête, elle a découvert que derrière les caméras, Koh Lanta n'était pas si éloignée du reste du monde. "En coulisses, il y a un barnum de 100 personnes qui passe des mois sur place pour la préparation", a-t-elle appris. "Un régisseur nous expliquait qu'il fallait parfois mettre en place un cordon de sécurité autour des îles, pour éviter que des bateaux passent dans le champ, et donner vraiment la sensation d'île déserte."
Pour leur dossier de 13 pages intitulée Koh-Lanta, la survie est belle, les deux journalistes ont interrogé le créateur du format, des anciens candidats, mais aussi l'animateur emblématique de l'émission, Denis Brogniart, et des membres de la production. Le numéro de Society sort en kiosques jeudi.