Après 51 jours de détention, la procédure judiciaire à l’encontre du jeune journaliste français Loup Bureau a pris une nouvelle tournure jeudi. Ses avocats ont reçu l’acte d’accusation de la justice turque, qui accuse Loup Bureau d’appartenir à une organisation terroriste. "Autant le dire sans détour : pour le procureur, Loup Bureau est un 'membre' coupable des YPG, défini comme un 'groupe terroriste armé'" par la Turquie, rapporte Me Martin Pradel sur Twitter.
Loup Bureau bientôt présenté à un juge turc. L’avocat explique que cet acte d'accusation est une "synthèse des charges pesant contre lui" et clôt ainsi une première phase d’enquête. L’acte "ouvre surtout la perspective d'un procès et fixe la position du procureur sur le principe de culpabilité du mis en cause", poursuit-il. Loup Bureau devrait ainsi être présenté dans les jours à venir à un juge qui devra décider de la poursuite du procès, ajoute Martin Pradel.
Cet acte est une synthèse des "charges" pesant contre lui.
— Martin PRADEL (@MartinPradel) 14 septembre 2017
Proceduralement, il clôt une 1ère phase d'enquête (qui se poursuit neanmoins).
Il ouvre surtout la perspective d'un procès, et fixe la position du Procureur sur le principe de culpabilité du mis en cause.
— Martin PRADEL (@MartinPradel) 14 septembre 2017
Autant le dire sans détour : pr le Procureur de Sirnak, #LoupBureau est un "membre" coupable des YPG, défini comme "groupe terroriste armé".
— Martin PRADEL (@MartinPradel) 14 septembre 2017
Un reportage en cause. L’avocat précise que la qualification de "son appartenance" à une organisation terroriste repose sur un reportage diffusé en 2013 sur TV5 Monde, et sur des photos et vidéos prises pour le reportage. "Chacun comprendra qu'il est impensable d'incriminer un journaliste pour avoir fait des recherches de toute nature sur le sujet qu'il traite", défend encore l’avocat sur Twitter. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est à Ankara jeudi et entend plaider auprès du président turc Recep Tayyip Erdogan et de son homologue turc pour la libération de Loup Bureau.
À aucun moment il n'est retenu que #LoupBureau aurait manifesté une adhésion idéologique à la cause d'un quelconque "terrorisme".
— Martin PRADEL (@MartinPradel) 14 septembre 2017
Chacun comprendra qu'il est impensable d'incriminer un journaliste pour avoir fait des recherches de toute nature sur le sujet qu'il traite.
— Martin PRADEL (@MartinPradel) 14 septembre 2017
Ce travail de recherche est inhérent à celui du journaliste. Lui interdire de maîtriser un sujet revient à le priver de toute distance.
— Martin PRADEL (@MartinPradel) 14 septembre 2017