À une majorité écrasante, les salariés d'iTELE ont voté "oui" à la grève, lundi matin. Ils protestent contre l'arrivée le même jour à l'antenne de l'animateur Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée".
114 personnes se sont prononcées pour l'arrêt du travail, 4 ont voté contre, 7 se sont abstenues. Le début de la grève est fixé à 11h30. Signe de l'extrême tension au sein de la chaîne, Alexandre Ifi, directeur adjoint de la rédaction d’iTELE, a annoncé son départ pendant l’assemblée générale, déclenchant des applaudissements et des pleurs, rapportent Les Jours. Un syndicat de Canal+ a appelé dans un communiqué à une manifestation silencieuse lundi à 18h dans les locaux de la chaîne.
Un syndicat de Canal+ appelle à une manifestation silencieuse ce soir à 18h #Itele#Morandinipic.twitter.com/n3JxlUD9Xr
— Thomas Baïetto (@ThomasBaietto) 17 octobre 2016
Une motion de défiance. La rédaction est en conflit ouvert avec la direction depuis la confirmation le 7 octobre de l'arrivée de l'animateur, mis en examen dans le cadre de castings douteux pour la production d'une websérie érotique. Il doit animer la tranche de 18h-19h avec une émission sur les médias à partir de cette semaine. Indignée par cette arrivée qui compromet selon elle l'image de la chaîne, la rédaction a voté la semaine dernière à 92% une motion de défiance contre la direction.
L'ouverture d'une "clause de conscience". Sa réponse a été sans appel : la direction a annoncé l'ouverture d'une possibilité de départ par "clause de conscience" (avec indemnités) pour tous ceux qui ne souhaitent pas travailler avec Jean-Marc Morandini, et demandé le respect de sa présomption d'innocence. L'animateur a également signé une tribune dans Le Monde pour demander à ses futurs collègues "de respecter [ses] droits et de [le] laisser travailler", alors que la Société des journalistes a publié une lettre ouverte lui demandant de "ne pas venir".
#JeSoutiensiTELE. Samedi, l'affaire a gagné les réseaux sociaux : avec le hashtag #JeSoutiensiTELE, de très nombreux journalistes ont affiché leur soutien à la rédaction d'iTELE, y compris la société des rédacteurs du Monde, par la voix de son président Paul Benkimoun. L'enquête visant Jean-Marc Morandini a été ouverte à la suite de plaintes déposées par deux hommes, mineurs à l'époque des faits. En septembre, Jean-Marc Morandini a été mis en examen pour "corruption de mineurs" et "corruption de mineurs aggravée" par l'utilisation d'un moyen de communication électronique. Il a aussi été interdit d'approcher des lieux fréquentés par des mineurs.
C'est le deuxième gros conflit à iTELE depuis la grève de 4 jours de juin, qui suivait l'annonce d'importantes réductions d'effectifs et de projets de publireportages.