Son acte de courage contre la propagande dans les médias russes a fait, en 24 heures, le tour de la planète. La journaliste russe Marina Ovsyannikova, arrêtée après son intrusion en direct sur le plateau du JT le plus regardé en Russie, a été libérée lundi, en écopant d'une amende équivalent à 250 euros pour "infraction administrative". Si la France est prête à lui offrir "sa protection", Marina Ovsyannikova n'en pas forcément fini avec la justice russe.
Sa condamnation ne concerne en effet pas son irruption dans le JT, mais uniquement la vidéo qu'elle avait postée sur les réseaux sociaux avant. "Malheureusement, j'ai travaillé pour Pervy Kanal ces dernières années, faisant de la propagande pour le Kremlin. J'en ai très honte aujourd'hui. J'ai honte d'avoir permis que des mensonges soient diffusés à la télévision, honte d'avoir permis que le peuple russe soit 'zombifié'", expliquait-elle dans cette vidéo.
"Je reste convaincue que la Russie commet un crime"
Marina Ovsyannikova risque encore, pour cette irruption en direct, des poursuites au pénal passibles de lourdes peines de prison. Dans le cas où elle serait poursuivie pour publication "d'informations mensongères" sur l'armée russe, la journaliste et productrice risque jusqu'à 15 ans d’emprisonnement.
À sa sortie du tribunal hier après-midi, Marina Ovsyannikova a refusé de s'exprimer sur ces possibles poursuites supplémentaires, en expliquant qu'elle souhaitait d'abord se reposer. Elle explique avoir été interrogée pendant 14 heures, sans possibilité de parler à ses proches ou à ses avocats. Devant le tribunal, la journaliste a réitéré ses positions en affirmant "Je reste convaincue que la Russie commet un crime [...] et qu'elle est l'agresseur de l'Ukraine".