Elle possède Shauna Events, l'une des plus puissantes agences d’influenceurs de France. Magali Berdah veut réguler davantage le milieu de l'influence, qui regroupe des personnalités suivies par des milliers - voire des millions pour certaines - de personnes sur les réseaux sociaux. Une popularité qui leur permet de faire de la publicité ou des partenariats avec des marques : concrètement, en échange d’une photo ou d’une vidéo avec un produit, l’influenceur ou l’influenceuse touche une rémunération.
Magali Berdah appelle à "une plus grande clarté"
Et ce sont justement ces placements de produits que Magali Berdah veut davantage réglementer. Elle appelle à "une plus grande clarté" dans une tribune publiée dans le Journal Du Dimanche. Car certains influenceurs sont accusés d'arnaques, comme le fait de promouvoir des produits toxiques, des contrefaçons ou bien des sites dont les commandes n’arrivent jamais. Des sites mis en avant par les influenceurs seraient en réalité des plateformes de dropshipping : c'est-à-dire qui revendent plus cher des produits, souvent bas de gamme, qu’ils achètent à petit prix ailleurs.
Des arnaques qui ont été largement médiatisées ces derniers mois avec notamment un Complément d’enquête diffusé sur France 2 en septembre dernier, qui a battu des records d'audience et fait beaucoup de bruits. Le rappeur Booba s'est aussi positionné en fervent opposant de ces pratiques. Depuis plusieurs mois, il a lancé une guerre virtuelle contre Magali Berdah et ceux qu'il appelle les "influvoleurs", et a même porté plainte pour pratiques commerciales trompeuses. Si Magali Berdah réfute ces accusations, une enquête a été ouverte contre son agence.
Une tribune pour dédouaner les "professionnels de l'influence" ?
Officiellement, pour Magali Berdah, cette tribune est un appel aux pouvoirs publics. Elle y écrit : "chacun a un rôle à jouer. Celui de nos dirigeants et de nos élus est de contraindre le monde de l’influence à renoncer à ses sombres pratiques". Elle ajoute : "le sujet défraie régulièrement l’actualité. Pour autant, la régulation peine à naître." Quant à son métier, agent d’influenceur : "il est urgent de garantir qu’il soit désormais encadré." Une manière pour elle d’enlever un peu de responsabilité aux agences d’influenceurs et aux influenceurs eux-mêmes. Et de pointer du doigt les sites internet et les pouvoirs publics : "Au lieu de désigner les agents comme responsables, il conviendrait de dénoncer les sites internet frauduleux dont les performances économiques devraient autant alerter qu’alarmer", insiste-t-elle.
Elle qualifie même les "professionnels de l’influence" de "victimes". Une tribune qui donne tout de même l'impression que la papesse de l'influence souhaite redorer son image, après les nombreuses polémiques qui l'ont touchée ces derniers mois.