Moins bien payées, plus précaires, minoritaires dans les postes à responsabilités : les inégalités persistent toujours pour les femmes dans les médias, que ce soit dans la presse, l’audiovisuel ou le cinéma, selon une étude publiée ce jeudi 15 septembre par l’association Pour les Femmes dans les Médias et Audiens.
Manque flagrant de femmes à la réalisation de fictions en France
Cette vaste enquête, présentée lors du festival de la fiction de La Rochelle, dépeint l’évolution de la parité entre 2010 et 2021 dans la production audiovisuelle, cinématographique et de films d’animation, la post-production, la télédiffusion, la radiodiffusion et la presse, soit près de 290 000 emplois.
À commencer par la production audiovisuelle, branche qui emploie le plus dans les médias (environ 130.000 personnes). Dans ce domaine, les constats en matière de parité sont similaires à l’ensemble du secteur, pourtant l’étude souligne le manque flagrant de femmes à la réalisation de fictions dans l’Hexagone.
Les femmes moins bien rémunérées et plus exposées à la précarité
Elles représentaient ainsi 23 % de l’ensemble des réalisateurs de fiction ayant été actifs entre 2016 et 2020, selon des données du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). En revanche, sur cette même période, seulement 12 % des heures de fiction ont été strictement réalisées par des femmes. Un constat cruel, tant le paysage audiovisuel français regorge de réalisatrices talentueuses et maintes fois récompensées sur la scène internationale pour leur travail : le Lion d’or d’Audrey Diwan en 2021 pour L’événement ou encore la Palme d’Or pour Julia Ducournau avec Titane cette même année, pour ne citer qu’elles.
Et si le salaire moyen par femme a augmenté plus rapidement que celui des hommes depuis 2010, elles "demeurent globalement moins rémunérées", celles-ci représentant 44,1 % des effectifs mais seulement 41 % de la masse salariale, souligne l’étude d’Audiens, groupe de protection sociale des médias et de la culture, et de PFDM.
Les femmes sont également plus exposées à la précarité de l’emploi car majoritaires parmi les titulaires de contrats à durée déterminée (51,8 % des CDD) et plus souvent embauchées à temps partiel que les hommes (18 % contre 10 %). Elles demeurent aussi minoritaires parmi les salariés en contrat à durée indéterminée (46,7 %).
Grimper les échelons hiérarchiques n’est pas devenu plus aisé : 23,1 % des chefs d’entreprise du secteur sont des femmes -cette proportion montant à 39,5 % dans la télédiffusion-, tandis qu’elles sont surreprésentées chez les employés administratifs (64,3 % des postes).