"Le téléspectateur doit avoir envie de nous rejoindre", a assuré Vincent Bolloré, invité, jeudi matin, de RTL. Le patron du groupe Canal + a évoqué sa vision de l'avenir de la chaîne. L'homme d'affaire, qui a essuyé de nombreuses critiques depuis qu'il a repris les commandes en septembre, limogeant la plupart des dirigeants, a assuré que Canal + était en ce moment dans "un modèle essoufflé", justifiant ses décisions.
Première mesure annoncée : le retour du "cryptage à l'ancienne", qui avait été remplacé par un écran noir, afin de "susciter l'envie de s'abonner à Canal +". Parmi les évolutions à venir, Vincent Bolloré a aussi évoqué la réduction des émissions en clair. "Il faut évidemment comprendre que si tout est en clair, il n'y a aura plus d'abonnés" a-t-il dit, jugeant que six heures en clair le samedi et le dimanche "c'était sans doute un peu trop". L'homme d'affaire a aussi justifié les changements intervenus sur la chaîne cryptée par le mauvais état de santé de la chaîne. "J'écoute les critiques, mais quand vous avez besoin de faire bouger une maison, il faut changer les choses", a-t-il précisé.
Quid du Grand Journal ? Vincent Bolloré n'a pas l'intention de remplacer Maïtena Biraben, qui a pris la tête du Grand Journal après Antoine de Caunes. "On ne peut juger de rien en quatre semaines, il faut lui laisser le temps", a-t-il expliqué, assurant qu'il n'y avait "aucun plan B," visant à la remplacer. Plus que cela, RTL précise que Vincent Bolloré verrait la présentatrice de la Nouvelle Édition et du Supplément "à la tête de l'émission de Canal + jusqu'en 2022". La présentatrice a pourtant été vivement critiquée depuis ses débuts, en septembre, notamment pour des propos sur le FN. L'animatrice avait suscité la polémique après avoir évoqué, dans l'émission du 24 septembre dernier, le discours "de vérité" du Front national à deux reprises, dans lequel, selon elle, "les Français se reconnaissent". Mais surtout, les audiences ne sont pas au rendez-vous. Mercredi soir, le programme n'était suivi que par 525.000 personnes, et alors que la courbe des audiences baisse dangereusement depuis le mois de septembre.
Pas un mot en revanche sur la date de retour à l'antenne des "Guignols de l'info". Vincent Bolloré avait indiqué, en juillet dernier, vouloir conserver l'émission culte, s'interrogeant cependant sur le format et l'horaire à lui réserver.