"Le Zapping" est mort, vive "VU" ! Six mois après l’arrêt de l’émission sur Canal+, le célèbre programme court a fait sa réapparition lundi à 17h25 sur France 2. Sans surprise, il n’y a pas eu beaucoup de surprises. Ceux qui aimaient "Le Zapping" aimeront "VU". Ceux qui l'abhorraient, en revanche, le détesteront d'autant plus. Vincent Bolloré en tête...
Ce qui a changé. Patrick Menais - papa du programme pendant 27 ans - et ses équipes n’ont pas bouleversé les principes qui avaient fait jadis leur succès. Le nom a changé, la chaîne aussi… et c’est à peu près tout. Le générique, lui, rappellerait presque l’ancien, quoiqu'un tantinet plus coloré. La durée (un peu plus de six minutes) reste la même. Les transitions, en revanche – seule une image noire sépare deux séquences, sans le moindre enchaînement sonore - nous rendraient presque nostalgiques de la version Canal. Presque, seulement. Car pour le reste, rien à redire : la pertinence est toujours là, l’impertinence aussi.
Faites passer le message. "Un conseil, installez-vous bien confortablement dans votre canapé, installez-vous bien confortablement à la maison, parce qu'il va y avoir du spectacle ce soir !". "Et je suis toujours là, avec le plus grand des plaisirs. Vraiment, c'est sincère. Il y a toujours du monde après tant d'années, c'est assez incroyable, c'est génial !". C’est avec ces deux extraits, empruntés respectivement à Samuel Etienne ("Questions pour un champion") et Thierry Beccaro ("Motus"), que l’équipe de "VU", composée d’une douzaine personnes, a ouvert les hostilités lundi, avec le même ton taquin qu’il y a six mois, et la même envie de faire passer un message.
Bolloré, leur ennemi préféré. "VU" a d'ailleurs commencé comme avait fini "Le Zapping". Le patron du groupe Canal+, Vincent Bolloré, tenu responsable de la suppression du programme sur sa chaîne, n’a en effet pas échappé aux attaques. Avec pour prétexte l’échange tendu entre Arnaud Montebourg et Laurence Ferrari, la veille, lors du deuxième débat de la primaire organisée par le PS. "Le propriétaire de votre chaîne est allé jusqu'à détruire son outil de travail pour empêcher le pluralisme", avait lâché l’ancien ministre de l’Économie à la journaliste d’iTÉLÉ. Et de caler, juste après, un extrait du 20H week-end de France 2, qui rendait hommage à Patrick Dewaere : "Je lève mon verre au tas d’ordures qui m’entourent. Et il y a de quoi remplir une sacrée poubelle", entent-on l’acteur déclamer dans le film Coup de tête.
Quelques secondes plus tard, "VU" décoche une nouvelle flèche avec un extrait montrant l’humoriste Stéphane Guillon, sur le plateau de "Salut les Terriens !" sur C8 (autre chaîne du groupe Canal+), se demander "ce qu'[il va] devenir" s'il se "fâche avec Bolloré"… A priori, il pourra toujours changer de chaîne sans forcément changer d'esprit…