Doit-on s'attendre à une envolée des infections bactériologiques en France ? C'est en tout cas ce que laisse entendre le journaliste Hugo Clément interrogé au micro de l'émission Culture médias pour son nouvel épisode de Sur le front, "Médicaments : la bombe à retardement", diffusé ce lundi soir sur France 5. Avec son équipe, il a investi le terrain des antibiotiques, utilisés de manière abondante dans les élevages intensifs ou même rejetés dans la nature. Et le constat dressé est pour le moment... alarmant.
"On rejette ces molécules d'antibiotiques dans l'environnement, cela entraîne des bactéries à devenir résistantes aux antibiotiques. Et on a rencontré en France de nombreux patients qui sont hospitalisés avec des infections en apparence banales, comme des infections urinaires, et qui n'arrivent pas à être soignées parce que leurs bactéries sont résistantes à tous les antibiotiques. Donc, ils se retrouvent alités pendant des semaines ou des mois avec des douleurs atroces parce qu'on n'arrive plus à les soigner", alerte le journaliste.
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Des taux de résidus médicamenteux de 100 à 200 fois supérieur aux seuils
Dans cet épisode de son émission dédiée à la lutte pour la protection de l'environnement, Hugo Clément a d'abord voulu déconstruire un mythe : celui de Cyclamed, la politique publique de recyclage des médicaments en France. "Cela faisait des années que j'apportais mes médicaments à la pharmacie en me disant qu'au moins ils allaient être réutilisés ou recyclés. En fait, pas du tout. Je me suis rendu compte, en faisant cette enquête, qu'ils étaient simplement amenés à l'incinérateur, exactement comme si je les avais posés dans ma poubelle d'ordures ménagères", révèle-t-il.
Le documentaire révèle également que les résidus de médicaments atterrissent parfois directement dans les rivières. "On a fait des tests à la sortie de certaines stations d'épuration, notamment à côté de Saint-Étienne, dans une rivière. Et on trouve des taux de médicaments, d'anti-inflammatoires, d'antibiotiques qui sont parfois 100 fois 200 fois supérieurs aux seuils. Donc c'est vraiment un problème dramatique qu'il faut traiter très urgemment", constate le journaliste.
Après Sur le front, Hugo Clément lance son propre média
Fort de son succès avec Sur le front, Hugo Clément n'entend pas s'arrêter là. L'ancien chroniqueur de l'émission Quotidien va lancer un nouveau média appelé "Vakita". Il s'agira d'un média d'investigation spécialisé dans l'environnement qui entend surtout "proposer des solutions et des actions aux personnes qui vont suivre les reportages".
Sorte de suite aux émissions de télévision destinées au grand public, "Vakita" s'adressera lui aux personnes souhaitant "passer à l'étape supérieure" et apprendre à agir concrètement pour lutter contre les dérives écologiques pour un abonnement de cinq euros par mois. Sa mise en ligne est prévue très prochainement, à la mi-novembre.